<![CDATA[Aquamerica]]>https://aquamerica.fr/Ghost 0.6Tue, 14 Feb 2017 19:25:27 GMT60<![CDATA[Épilogue - Il y a des trésors partout]]>

Voici maintenant deux mois que notre aventure avec Antoine a pris fin. Deux mois qui nous ont permis de réfléchir et de prendre un peu de recul sur tout ce qu'on a vécu. A l'heure du bilan, que retient-on d'une traversée de 7 mois, en duo, de l'Amérique du Nord

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https://aquamerica.fr/epilogue/8ef3a990-3751-481a-be80-9ab9be5ba390Sun, 22 May 2016 09:42:59 GMT

Voici maintenant deux mois que notre aventure avec Antoine a pris fin. Deux mois qui nous ont permis de réfléchir et de prendre un peu de recul sur tout ce qu'on a vécu. A l'heure du bilan, que retient-on d'une traversée de 7 mois, en duo, de l'Amérique du Nord au Sud ?

Pour m'aider je vais refaire appel aux deux héros que nous avons en commun avec Antoine : Calvin & Hobbes. Souvenez-vous il y a un an, juste avant notre départ, je vous partageais les 10 commandements de notre voyage, les 10 principes que nous nous étions engagé à suivre tout au long de l'aventure, le tout illustré par les 2 personnages de notre BD préférée. Voyons voir ce qu'il en a été réellement...

1 - Passer du temps avec ses amis

Épilogue - Il y a des trésors partout

Une question que vous vous posez tous : est-ce qu'on se supporte encore avec Antoine ? C'est vrai que pendant 7 mois on a vécu côte-à-côte (pour les blagues sur Brokeback Mountain c'est maintenant) mais finalement une fois que je me suis habitué aux ronflements d'Antoine et que lui s'est adapté à ma lenteur pour manger tout s'est très bien passé :) Plus sérieusement, comme dans toute amitié on a eu de grands débats, on a parfois pas été d'accord, on s'est même peut être engueulé une fois (mais bon c'est parce qu'Antoine avait faim) mais en fin de compte on a vécu des moments vraiment forts ensemble dont on se souviendra tous les deux toute notre vie. On a acheté notre première voiture ensemble, on s'est relayé pendant plus de 20,000 kilomètres pour la conduire d'Anchorage jusqu'à Phoenix, on a appris ensemble à monter et démonter un camp en un instant, à faire du cheval, à conduire un tracteur, à faire du surf, à parler espagnol, à escalader des volcans, à produire du vin et tellement plus de choses ! En fait je ne pourrais pas trouver mieux que la formulation de Calvin vis-à-vis de Hobbes pour décrire notre amitié avec Antoine aujourd'hui " Les bons vrais amis sont durs à trouver, difficiles à perdre et impossibles à oublier. "

Mais Aquamerica ça a aussi été l'occasion de passer du temps avec nos amis qui se trouvaient sur notre route. Cela a pu donner lieu à des rencontres parfois improbables comme celle avec JB dans un chenil de Colombie Britannique ou bien avec Marine et Alizée dans notre vigne au Chili. D'autres fois ça nous a permis de rendre visite à des amis internationaux directement chez eux comme Trevor qui nous a accueilli chez lui à Salt Lake City, David à San Diego et Sara à Phoenix. Enfin on a aussi pu retrouver nos amis éparpillés un peu partout sur le continent par le hasard des échanges et des stages comme Nicolas à San Francisco, Marine à Los Angeles ou encore Guilhem à Mexico.

Et puis bien sûr on n'oublie pas tous les amis que l'on se sera fait sur le chemin ! On espère bien tous les recroiser un jour !

Épilogue - Il y a des trésors partout
"Les bons vrais amis sont durs à trouver, difficiles à perdre et impossibles à oublier"

2 - Prendre le temps

Épilogue - Il y a des trésors partout

S'il y a un moment du voyage où on aura appris à prendre le temps c'est au cours de notre premier mois sur les routes d'Alaska et du Canada. Pendant près d'un mois notre vie a été très simple. Se réveiller, prendre le petit déjeuner, plier la tente, conduire vers le Sud, monter la tente, aller chercher du bois pour le feu, préparer le dîner sur le feu, se coucher. Alors oui on a appris à prendre notre temps, à simplement profiter du cadre incroyable dans lequel nous étions, des immenses forêts sauvages canadiennes et des animaux qui y habitent. Un soir alors que nous préparions nos burgers sur notre feu de camp nous avons eu la chance d'apercevoir un imposant grizzly passer sur la rive opposée du lac au bord duquel nous campions. D'autres soirs nous étions absolument seuls et on passait la soirée à contempler le feu. Tranquillement. Et jamais je n'ai eu la sensation de m'ennuyer comme cela peut être le cas dans l'effervescence de ma vie quotidienne à Paris...

Épilogue - Il y a des trésors partout
On ne fait rien d'autre que contempler la nature, et pourtant on ne s'ennuie pas

3 - Apprendre à relativiser

Épilogue - Il y a des trésors partout

On n'a été capturé par aucun cartel de drogue en Amérique du Sud et on est tous les deux revenus en vie et en bonne santé ! Plutôt pas mal non ?

Alors oui on a eu quelques pépins pendant le trajet. On s'est fait cambrioler la voiture à Vancouver, mais finalement à part une vitre cassée et un mp3 datant de 2004 volé, plus de peur que de mal. On est tombé en panne à la sortie de Salt Lake City et on a dû payer des réparations, mais heureusement on était juste à côté d'un garage et à part ça la voiture a tenu les 20,000 kilomètres. On s'est fait voler l'appareil photo et la caméra à Santiago au Chili, heureusement toutes nos photos étaient sauvegardées ailleurs et puis c'était déjà la fin du voyage on avait bien profité de la caméra avant.

On est tombé sur un workaway un peu fou au Pérou. En plus de n'avoir rien à nous faire faire, notre employeur était assez fan de théories du complot un peu extrêmes. Si j'ai bien compris la Russie, la Chine et la Syrie ont mis au point une technologie à base de plasma qui pourrait garantir la paix dans le monde. Technologie que ces pays tiendraient probablement des extra-terrestres. Mais le Vatican, l'armée américaine et la famille Rotschild font blocage car cela remettrait en cause la domination qu'ils exercent sur les plus faibles. Ce sont d'ailleurs bien évidemment eux qui sont à l'origine de toutes les guerres depuis Napoléon. L'armée américaine a mis au point une machine à créer des tremblements de terre et des ouragans qu'elle utilise en secret pour affaiblir les pays du sud. Il va sans dire qu'Israël est le commanditaire des attentats du 11 septembre, et j'en passe. Bref le courant ne passait pas, on a simplement décidé d'écourter notre séjour et de continuer notre chemin. Une rencontre étrange mais finalement aussi enrichissante !

Un autre épisode marquant aura été notre tentative ratée d'ascension du Chimborazo, ce volcan équatorien qui culmine à 6300m. Pour ceux qui avaient manqué le récit de notre périple nous avions dû renoncer à quelques 5800m d'altitude, totalement épuisés et à bout de force. Alors c'est vrai, on a échoué dans notre objectif et on n'a pas atteint le sommet. Mais on est allé au bout de nous-mêmes et le Chimborazo nous a donné une belle leçon d'humilité qui nous servira toute notre vie !

Bref finalement sur 7 mois de voyage on s'en sort quand même très bien. Aucun problème de santé sérieux, aucune mauvaise rencontre. Comme le dit si bien Calvin n'oublions de replacer les choses dans leur contexte ;)

Épilogue - Il y a des trésors partout
Ok, je n'ai pas réussi à atteindre le sommet du Chimborazo, mais je suis allé au bout de moi-même

4 - S'amuser tant qu'on peut

Épilogue - Il y a des trésors partout

On ne le cache pas, l'objectif de ce voyage c'était aussi de s'amuser... et l'objectif a été rempli à 100% :) On a bien fait joujou à dos de cheval ou de tracteur dans notre ranch du Montana. On a bien profité des fêtes californiennes au moment d'Halloween avec Nicolas et Marine. A Mexico on a découvert les joies du mezcal, un alcool de cactus local, et les réveilles difficiles le lendemain. Au Mexique on s'est aussi tous les deux initié au surf et on a adoré. On a passé de super moments en Bolivie et au Chili avec nos amis sud-américains Sebastian, Nicole, Sebastian et Lorena... Bref faites nous confiance, on s'est bien amusé.

Ceci dit ce n'est pas parce qu'on est de retour en France avec une vie plus normale que tout ça est fini ! On a rencontré pendant le voyage des gens plus vieux que nous qui avaient encore l'air de s'amuser dans ce qu'ils faisaient et on compte bien faire comme eux ;)

Épilogue - Il y a des trésors partout
Initiation au surf au Mexique, sensations garanties à 100% !!

5 - Profiter de l'instant présent

Épilogue - Il y a des trésors partout

On le disait avant de partir, nous n'avons pas entrepris ce voyage pour enrichir notre CV, ni pour ajouter une ligne à la rubrique "Activités & Intérêts", ni pour préparer notre future vie professionnelle. Il s'agissait simplement de profiter de l'instant présent. Profiter de pouvoir mener la vie d'un véritable cow boy pendant un mois. Perdu dans un ranch du Montana, au beau milieu des Etats Unis, nous devions nous occuper d'un troupeau de 200 bisons. Une fois la journée de travail finie, nous pouvions monter l'un des 15 chevaux paint horses quasi sauvages du ranch. Chapeau Stetson sur la tête, une herbe longue entre les dents, un foulard autour du cou et une chemise à carreaux sur les épaules nous pouvions nous élancer au galop à travers les plaines au soleil couchant en contemplant notre troupeau.

Alors a priori ni Antoine ni moi ne nous orientons vers une carrière de cow-boy professionnel. Mais nous avons apprécié chaque moment passé dans ce ranch, à profiter de la chance que nous avions de découvrir un mode de vie bien différent du nôtre.

Épilogue - Il y a des trésors partout
Profiter d'avoir pu vivre la vie de véritables cow-boys pendant un mois

6 - Appréhender le changement

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Une autre question que vous vous posez sûrement : comment se passe le retour ? Pas trop dur le retour à la réalité ?

Bon alors déjà la réalité ou la "vraie vie" appelez ça comme vous voulez on ne l'a jamais quittée. On a toujours été conscient qu'on entreprenait ce voyage pour mieux revenir en France par la suite. D'ailleurs Antoine a déjà repris un stage à Paris et la transition s'est très bien passée. Pour ma part j'ai ma rentrée à Hec en septembre et je suis très content d'être de retour et d'entrer dans un nouveau cycle. On a passé sept mois incroyables mais c'est aussi justement parce que cela durait sept mois qu'ils ont été incroyables. Plus longtemps et on aurait probablement commencer à tourner en rond. La vie est faite de changement de rythme. Chaque saison a ses bons côtés nous diraient Hobbes, il n'y en n'a pas de meilleure qu'une autre, il faut simplement apprendre à bien appréhender le changement.

7 - Prendre sa vie en main

Épilogue - Il y a des trésors partout

Partir loin de ses proches c'est aussi apprendre à se prendre en main et à se débrouiller tout seul. Comme décider d'acheter une voiture en Alaska et de se débrouiller pour l'assurer et l'immatriculer quand bien même nous serions des citoyens étrangers sans adresse ni numéro de sécurité sociale aux Etats-Unis. La conduire jusqu'en Arizona et la revendre à un particulier en évitant les arnaques.

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Fiers propriétaires de notre propre voiture

8 - Se laisser porter

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Parce que la vie n'est pas faite que de choix rationnels il faut accepter de se laisser porter de temps en temps. Comme lorsque j'ai décidé d'adopter un chat lors de notre séjour dans le Montana. Est-ce que ce chat nous a facilité le voyage ? Clairement pas. Est-ce qu'il était facile de le transporter des Etats-Unis au Mexique puis en France ? Non, ça nécessite beaucoup de papiers, des passages chez les vétérinaires et un risque de quarantaine à l'aéroport. Combien ça nous a coûté de nous en occuper ? Assez cher, surtout les transports en avion et les passages chez le vétérinaire. Et on n'avait pas prévu ça dans le budget initial. Mais alors pourquoi adopter un chat ? Parce qu'il était abandonné. Parce qu'il était trop mignon. Parce que c'était fun. Parce que ça fait de bons souvenirs. Parce que pourquoi pas.

Épilogue - Il y a des trésors partout
On n'avait pas forcément prévu d'adopter un chat, mais après tout pourquoi pas :)

9 - Rester heureux simplement

Épilogue - Il y a des trésors partout

Notre voyage a été marqué par des moments où l'on vivait en toute simplicité, bien loin des standards de confort auxquels nous étions habitués, et où l'on a pu être simplement heureux. Au Chili par exemple, nous avons passé 10 jours dans une vigne perdue dans les montagnes, dans une maison sans électricité et avec un réservoir limité d'eau courante. Ce n'était pas forcément grand chose cette petite maison, un toit pour nous abriter, Arnaud le propriétaire qui nous apportait le ravitaillement tous les 3-4 jours, un cadre tranquille et très beau, une petite rivière qui coulait non loin. Ce n'était pas grand chose et pourtant on aurait pu difficilement imaginer vouloir quelque chose de plus pour agrémenter l'expérience. C'était parfait tel que c'était.

Épilogue - Il y a des trésors partout
Une vigne perdue dans les montagnes, du soleil et des amis. Que demander de plus ?

10 - Aller explorer le monde

Épilogue - Il y a des trésors partout

D'Anchorage à Ushuaïa on aura exploré une partie du monde. On est conscient de la chance qu'on a eu. On a découvert des pays et des cultures bien différentes de ce que l'on connaissait. On est conscient aussi qu'on ne connaît encore qu'une partie infime du monde, même sur le continent américain. Il nous reste encore beaucoup de choses à explorer et j'espère pouvoir continuer toute ma vie !

Épilogue - Il y a des trésors partout
D'Alaska à Terre-de-Feu, 17848 kms de merveilles à découvrir

11 - Il y a des trésors partout

Épilogue - Il y a des trésors partout

Avant de partir nous nous étions arrêtés à dix préceptes. Après 7 mois de voyage j'aimerais en ajouter un onzième, c'est qu'il y a des trésors partout. Ce strip de Calvin & Hobbes est celui qui m'inspire le plus dans toute l'oeuvre de Watterson. Calvin cherche un trésor enterré dans son jardin. Lorsque Hobbes lui demande ce qu'il a trouvé, il répond une poignée de choses ordinaires. Et là, alors que n'importe qui aurait encouragé Calvin à chercher plus longtemps, à ne pas se décourager, Hobbes répond enthousiaste "Du premier coup?". Du premier coup. Pour moi cela synthétise toute une philosophie de vie. Du premier coup.

Une des premières questions que l'on me pose au sujet d'Aquamerica c'est : "Et alors c'est quoi ce que tu as préféré?" Ce n'est pas forcément une question bête, même moi je l'ai déjà posée à des copains qui revenaient de voyage... mais un peu quand même :) C'est normal, vous n'avez pas dix heures pour m'écouter raconter tout le voyage, alors vous voulez un highlight, le meilleur du meilleur, la crème de la crème. Mais pourtant c'est bien évidemment une question sans réponse. Je n'ai rien préféré entre passer une soirée de camping tranquille avec Antoine au bord d'un lac superbe du Canada, et une soirée de retrouvailles passée avec David chez lui à San Diego. Ce sont des choses incomparables, j'ai apprécié les deux mais je n'en ai préféré aucune. Il y a des trésors partout, aussi bien au sommet du Macchu Pichu qu'on atteint après 4 jours de dure randonnée, que sur le palier d'un ranch du Montana à siroter une Blue Ribbon Beer après une journée passée à planter des piquets.

Épilogue - Il y a des trésors partout
Que préférer entre la découverte du Macchu Pichu...

Épilogue - Il y a des trésors partout
et contempler un troupeau de bison au coucher du soleil dans le Montana ?

Bon ceci dit s'il y a des choses qu'on ne peut pas comparer dans leur ensemble, on peut les comparer sur des points spécifiques et subjectifs. Ainsi plutôt que de demander "Qu'est-ce que tu as préféré ?", demandez moi : "Dans quel pays as-tu vu les plus beaux paysages?", "Est-ce qu'il y a un endroit où tu te verrais bien habiter ?", "Quel est l'aliment le plus hardcore que tu as mangé?" etc. Pour cette dernière question, la réponse est un testicule de bison pour les plus curieux d'entre vous :) Bref, plus vous serez spécifique dans la question plus vous aurez une réponse intéressante. Ne me remerciez pas pour cette astuce spéciale "Discussion avec un ami qui revient de voyage et on ne sait pas par où commencer la conversation" ;)

Je voudrais conclure en remerciant toutes les personnes que l'on a croisées sur notre chemin, qui nous ont aidé et qui nous ont permis de mener notre projet à bien ! Au-delà des paysages magnifiques traversés, c'est l'accueil et la générosité de ces personnes qu'on ne connaissait parfois pas du tout avant le voyage, qui m'aura le plus marqué. La vidéo qui suit est notre manière de leur dire qu'on ne les oublie pas !

Et enfin merci à vous tous de nous avoir suivi avec plus ou moins d'assiduité ;)

A très vite à Paris ou ailleurs !

Grégoire

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<![CDATA[Destination finale Ushuaïa !]]>

Nous y sommes !!! 17,848 kms plus loins et 7 mois après avoir quitté Anchorage, nous voici avec Antoine à Ushuaïa, très fiers d'avoir réussi le pari fou qu'on s'était fixé : traverser l'Amérique du Nord au Sud !!

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Au bout de la Ruta 3, nous voici au bout du monde et

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https://aquamerica.fr/argentina/ea288edb-3f4c-497a-8531-8846449efa59Sun, 20 Mar 2016 21:32:06 GMT

Nous y sommes !!! 17,848 kms plus loins et 7 mois après avoir quitté Anchorage, nous voici avec Antoine à Ushuaïa, très fiers d'avoir réussi le pari fou qu'on s'était fixé : traverser l'Amérique du Nord au Sud !!

Destination finale Ushuaïa !
Au bout de la Ruta 3, nous voici au bout du monde et de notre aventure, bien loin de l'Alaska et avec des souvenirs pleins la tête!

Mais avant d'arriver à Ushuaia on a eu l'occasion de découvrir le dernier pays de notre épopée : l'Argentine ! Retour sur nos 15 jours passés au pays de la viande et du foot, où nous avons conclu en beauté notre aventure.

On entre en Argentine depuis Valparaíso en traversant les Andes pour arriver jusqu'à Mendoza. Mendoza est réputée en Argentine pour ses vins et un tour classique consiste à aller visiter les vignes de la région. Le coin est très beau mais après dix jours passés à travailler dans une vigne au Chili on ne s'attarde pas trop et on file directement à Córdoba où nous sommes attendus pour le week end par la famille Prina, des amis de mon amie Emma qui ont gentiment accepté de nous recevoir.

Destination finale Ushuaïa !
Notre itinéraire en Argentine

On est donc accueilli par Ana, Daniel et leurs 3 enfants Andrea, Carla et Dario qui ont à peu près notre âge, à Córdoba. Leur accueil résonne encore dans nos mémoires tant ils se sont montrés aux petits soins pour nous. Le premier jour Andrea et Dario nous font visiter le centre ville de Córdoba, puis Ana nous emmène dans la sierra, les montagnes environnantes où on a vue sur des lacs qui font un peu penser à la Suisse. Le lendemain on part avec Ana, Daniel et Dario visiter le musée Rocsen. Une expérience totalement unique car le musée est très particulier. Il rassemble quelques 51,000 objets en tout genre : moteurs de voiture, vieilles bicyclettes, animaux empaillés, timbres, meubles antiques, vieilles caméras ou encore momies... A chaque nouvelle pièce on se demande sur quoi on va tomber :)

Destination finale Ushuaïa !
Visite de Córdoba avec Andrea et Dario

Destination finale Ushuaïa !
Visite de la région avec Ana, Dario et Carla

Destination finale Ushuaïa !
Passage par le musée Rocsen, un musée de... choses en tout genre!

Destination finale Ushuaïa !
Vieilles bicyclettes, meubles antiques, animaux empaillés... il serait probablement plus rapide de faire la liste des objets qui ne sont PAS au Musée Rocsen :)

Malheureusment après trois jours passés en compagnie des Prina on doit déjà partir. Descendants d'italiens, les Prina nous ont donné l'impression de plonger au coeur d'une famille typique argentino-italienne. On parle avec les mains. On mange bien et la nourriture est importante : la viande évidemment mais aussi le choripan, les alfajoles et bien sur le mate, la boisson n°1 en Argentine! Antoine est aux anges, il peut manger beaucoup et bien :) Le foot est aussi omniprésent et n'est pas reservé aux garcons. Demandez leur qui de Maradona ou de Messi est le plus fort et vous animez un débat pendant plusieurs heures! Et n'essayez pas de mentionner le nom de Pelé dans la discussion! Sur ce point, c'est moi qui suis aux anges, le passage aux US et la passion pour le "foot" US et le baseball m'avait laissé bien circonspect...

Destination finale Ushuaïa !
On fête l'anniversaire d'Andrea avec toute la famille et les amis!

Destination finale Ushuaïa !
On profite d'un asado, de la viande grillée, le plat le plus typiquement argentin

Après Cordoba nous prenons l'avion jusqu'à Bariloche, où nous entrons enfin dans la mythique région de Patagonie! On y reste 3 jours le temps de faire plusieurs belles balades dans les environs. Dès qu'on prend un peu de hauteur on peut profiter de vues magnifiques sur les nombreux lacs de la région. Ce retour rando et nature nous enchante et nous rappelle aux bons souvenirs du Canada.

Destination finale Ushuaïa !
Autour de Bariloche on peut voir de nombreux lacs superbes

Destination finale Ushuaïa !
Dès qu'on prend un peu de hauteur on en prend plein la vue!

Destination finale Ushuaïa !
Du haut du Cerro Campanario on bénéficie d'un panorama sur toute la région

Destination finale Ushuaïa !
Les randos nous rappellent aux bons souvenirs de nos excursions dans les Rocheuses au Canada

Direction ensuite El Calafate, encore plus au sud. Nous y restons 2 jours le temps d'aller voir le glacier du Perito Moreno. Une merveille de la nature, véritablement impressionante! Contrairement aux glaciers du reste du monde le Perito Moreno ne fond pas et est très actif. Chaque jour il grandit en même temps que des blocs de glace s'en détachent pour retomber dans l'eau avec fracas. A deux heures près on aurait même pu assister à l'effondrement le plus impressionant qui soit arrivé depuis... 2012! Le Monde en a même fait un article avec une vidéo où l'où voit une arche de glace s'effondrer. Quoi qu'il en soit le Perito Moreno ne nous a pas laissé de glace ;)

Destination finale Ushuaïa !
Pose devant le glacier du Perito Moreno

Destination finale Ushuaïa !
Le glacier est véritablement impressionant!!

Une dernière journée de bus nous sépare de notre destination finale : Ushuaïa! Départ à 9 heures du matin de Río Gallegos, on repasse du coté chilien pour traverser le détroit de Magellan à bord d'un ferry, puis de nouveau du côté argentin pour finalement arriver à 21h en vue d'Ushuaïa!! Ca y est, on l'a fait!!

Destination finale Ushuaïa !
Enfin arrivés à Ushuaïa!!

On passe 3 jours à Ushuaïa. On rencontre Monica Obreque qui est à la tête du réseau de distribution d'eau pour la région pour la dernière interview de notre voyage. Monica et son mari Pablo nous emmènent ensuite faire un tour de la ville et du Parque Nacional de Tierra del Fuego. Les paysages sont exceptionnels et on apprécie tout particulièrement le fait de se retouver au bout du monde en sachant le chemin parcouru pour arriver jusqu'ici! On profite également de nos derniers instants tous les deux après 7 mois de voyage en commun. On passe notre dernière journée à escalader le glacier Martial d'où l'on bénéficie d'une belle vue sur Ushuaïa. Le 15 mars on prend un avion qui nous emmène à Buenos Aires et le lendemain Antoine retourne en France. Pour ma part je vais prolonger un peu le plaisir en Amérique latine les deux prochains mois en partant à la découverte du Brésil avant de rentrer à Paris :)

Destination finale Ushuaïa !
Monica et Pablo nous font faire un tour du Parc National de Terre de Feu

Destination finale Ushuaïa !
Nous voici au point le plus au sud de notre aventure!!

Il est encore un peu tôt pour vous livrer nos impressions sur le voyage mais pour ma part je suis simplement fier et content :) Aucun regret quant au fait que cela se termine, simplement heureux d'avoir pu partager toutes ces belles aventures avec Antoine!

L'autre sentiment qui domine c'est aussi la reconnaissance! Si on a réussi ce projet c'est grâce à toutes les personnes qui nous ont aidées sur notre chemin depuis Anchorage. Depuis Matt qui nous a hébergé à Anchorage, jusqu'à Monica qui nous a accueilli à Ushuaïa on aura rencontré plein de personnes formidables et on a encore du mal à réaliser tout ce qu'on a recu! Au delà des paysages fantastiques traversés, c'est vraiment la générosité de ces personnes rencontrées qui restera gravée dans ma mémoire.

Destination finale Ushuaïa !
Il est loin le temps où l'on aterrissait en Alaska...

Destination finale Ushuaïa !
...Et pourtant on a l'impression que c'était hier que Matt nous accueillait chez lui à Anchorage!

Il ne s'agit pas de faire une liste à rallonge de remerciements à la manière d'une cérémonie des Oscars mais je tiens aussi à remercier nos parents qui nous ont beaucoup soutenu tout au long de l'aventure. Ca nous aidait beaucoup de savoir qu'ils nous encourageaient, parlaient de notre projet autour d'eux et nous disaient même que nos aventures leurs permettaient de voyager à travers nous.

On remercie aussi pour finir tous ceux qui ont participé à notre cagnotte Leetchi. On espère que toutes les cartes postales sont ou vont bientôt arriver, et bien sûr vous tous qui nous avez lu et suivi!

Destination finale Ushuaïa !
Un grand MERCI à tous !!

Et maintenant LE moment que vous attendez tous, le dernier jeu-concours d'Aquamerica!! Les observateurs les plus fins auront remarqué que depuis le début chacun de nos titres d'article comporte une référence cinématographique... saurez vous toutes les retrouver?? Pour rappel voici l'ensemble des titres :

  • 1 - Alaska, welcome into the wild
  • 2 - Canada, sur la route à la roots
  • 3 - From Vancouver to the Rocky
  • 4 - Montana : il était une fois dans l'Ouest
  • 5 - Montana/Utah : pour quelques kilomètres de plus
  • 6 - South by Southwest, à l'assaut de la Californie et fin du road trip
  • 7 - Misión México
  • 8 - L'étrange Noël au pays du dieu Chac
  • 9 - Colombie : hiver sous les tropiques
  • 10 - Équateur : E... Comme Icare
  • 11 - Pérou : this is the Andes
  • 12 - También la Bolivia
  • 13 - Chili con Carménère
  • 14 - Destination finale Ushuaïa

Comme d'habitude envoyez vos réponses à contact@aquamerica.fr en précisant pour chaque titre le nom du film et du réalisateur. Celui ou celle qui trouve le plus de bonnes réponses gagnera le titre de "Grand Gagnant d'Aquamerica" :) et bien sûr l'ultime dédicace sur notre page Facebook !

Encore merci pour vos encouragements et à très vite à Paris ou ailleurs!

Grégoire

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<![CDATA[6/7 - Eau, gouvernements et entreprises]]>Bonjour à tous,

La gestion de l'eau douce relève-t-elle du domaine public ou du domaine privé ? Faut-il en laisser la charge au gouvernement au nom du bien être de la population, ou bien faire appel à des compagnies privées pour garantir un meilleur service ? C'est cette relation toujours complexe entre

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https://aquamerica.fr/eau-gouvernements-et-entreprises/5edb2a01-b420-4197-93a5-6327beabb5b5Fri, 11 Mar 2016 14:46:00 GMT

Bonjour à tous,

La gestion de l'eau douce relève-t-elle du domaine public ou du domaine privé ? Faut-il en laisser la charge au gouvernement au nom du bien être de la population, ou bien faire appel à des compagnies privées pour garantir un meilleur service ? C'est cette relation toujours complexe entre public et privé que nous aborderons aujourd'hui dans notre article d'étude. La question est particulièrement prégnante en Amérique du Sud et a fait l'objet de nombreux débats. Vous le savez, le problème politique et même philosophique de cette ressource, c’est qu’elle est quotidiennement indispensable à la vie. Poser un prix dessus cause donc un dilemme moral car si il semble malsain de poser un prix fixe sur la ressource, il reste que les coûts pour la gérer sont bien réels.

L'exemple colombien : une gestion morcelée et très disparate de la ressource

Notre étude commence en Colombie, lors de notre rencontre à Medellín avec l'équipe d'Ingeo Bosque. Souvenez vous, nous vous en parlions déjà dans notre précédent article. Ça a été l'occasion pour nous de discuter avec Felipe, spécialiste de la question, du fonctionnement du système d'administration d'eau en Colombie. Ce n’est pas si simple. Pour des raisons d’équité, la tarification de l’eau douce pour les entreprises et les particuliers doit prendre en compte plusieurs facteurs : l’efficience économique de l’usage de la ressource, le caractère durable de son usage, la finalité de la ressource bien sûr mais la tarification prend aussi en compte des critères sociaux pour offrir des tarifs plus avantageux aux milieux défavorisés… Tout en prenant garde, bien sûr, à la transparence des tarifs et à leur simplicité… Une équation bien difficile à résoudre !

6/7 - Eau, gouvernements et entreprises
Rencontre avec l'équipe d'Ingeo Bosque à Medellín

Mais les questions ne surgissent pas seulement au niveau de la tarification des consommateurs, mais aussi au niveau du type de contrat qu’il est judicieux de décerner aux entreprises privées gérant l’eau douce : la ressource ne leur appartient pas mais la distribution étant une activité onéreuse, il faut élaborer des baux les rémunérant à hauteur de leur service. Comment faire ?

6/7 - Eau, gouvernements et entreprises
Un système de tarifs adaptés aux revenus des consommateurs

La solution choisie par le gouvernement dans les années 90 est fondée sur une stratégie de décentralisation. En morcelant la question de la distribution par municipalité dans le pays, on permet l’établissement dans chaque zone d’une entité adaptée à la demande. Dans plus de la moitié des cas, des entreprises publiques sous contrat avec la municipalité sont choisies. Mais depuis quelques années, le poids des entreprise privées vient à grandir (elles sont sollicitées dans environ un cas sur dix) ainsi que le poids de leurs investissements. Les acteurs sont toujours plus nombreux et on compte aujourd’hui près de 1500 fournisseurs d’eau et d’assainissement dans le pays ! Il est donc difficile en Colombie d’établir une stratégie nationale d’amélioration des services, étant donné la fragmentation singulière du secteur !

Une politique de solidarité est cependant rendue possible par une décision de l’Etat remontant aux années 1990 : par un système de taxation, on permet aux municipalités les plus pauvres de bénéficier de subventions payées par les zones les plus riches (Medellín, Cali, Bogotá) afin de permettre un accès à la ressource pour les pauvres. Mais si ces politiques de redistribution sont possibles, il en va différemment des mesures environnementales et sanitaires qui peinent à s’établir sur l’intégralité du pays, en partie à cause de cette décentralisation. En Colombie, moins d’un tiers des eaux usées subissent un traitement après utilisation et sont simplement relâchées telles quelles dans la nature !

La privatisation en question

Chaque pays d'Amérique du Sud a sa manière de traiter la question. Mais s'il est une constante que l'on retrouve partout en parlant aux populations c'est la méfiance vis-à-vis des compagnies privées. En fait les sud américains voient l'eau un peu comme les autres ressources de leur continent et ont peur de se la faire piller. C'est malheureusement la triste histoire de l'Amérique du Sud du XXe siècle : des grandes compagnies étrangères qui s'installent dans les pays pour en exploiter les ressources (pétrole, minerais, matières premières). Le gouvernement qui n'a pas les moyens de développer une activité d'extraction par exemple, vend des droits à une compagnie américaine, et in fine, ce sont les américains qui profitent plus des richesses du sous-sol que la population.

6/7 - Eau, gouvernements et entreprises
En Equateur aussi on voit d'un mauvais œil la privatisation

La même chose est en train de se produire avec l'eau. A ce moment de l'interview Felipe nous demande d'arrêter de filmer car cela pourrait lui valoir des problèmes avec le gouvernement colombien. "Je vais finir à Guantanamo" nous lance-t-il même en rigolant. Son opinion? Le gouvernement colombien gère mal la ressource. Notamment récemment lorsqu'il a autorisé une grande compagnie canadienne à exploiter l'un des barrages colombiens pour produire de l'hydroélectricité. Comme pour les autres matières premières Felipe a la sensation que son pays se fait de nouveau flouer dans l'histoire...

Un autre exemple intéressant est celui de l'Argentine. Nous rencontrons à Ushuaïa Monica Obreque, responsable de la distribution des eaux pour la région de Patagonie. Elle nous explique qu'en Argentine le système de distribution est aujourd'hui contrôlé par l'Etat. L'entreprise dont elle est à la tête n'a vocation à faire aucun profit. Tout bénéfice est immédiatement réinvesti pour assurer la qualité du service. Mais de manière générale le service est largement déficitaire et l'Etat subventionne l'approvisionnement en eau. Tout ceci est bien évidemment lié à des questions politiques. La subvention de l'eau douce avait été l'une des raisons de la popularité et de l'élection de Cristina Kirchner à la tête du pays. Dans les années 90 il y avait eu au contraire une vague de privatisation dans le pays et on avait fait appel à une compagnie française La Lyonnaise des Eaux pour assurer le service de distribution dans la ville de Buenos Aires. Miné par des questions politiques le projet n'a jamais vraiment fonctionné et les compagnies privées sont toutes parties dans les années 2000 au moment de l'arrivée des Kirchner. La question que l'on se pose est l'Argentine peut-elle continuer encore à subventionner à perte la gestion de la ressource étant donné sa situation économique aujourd'hui ?

6/7 - Eau, gouvernements et entreprises
Rencontre avec Monica et son mari Pablo à Ushuaïa

On espère que ces quelques pistes aideront à alimenter votre réflexion. Vous l'avez compris la question est éminemment complexe et mériterait plus q'un simple article pour la traiter dans sa globalité. C'est une question qui nous concerne tous et qui prendra de plus en plus de place dans le débat public à l'avenir, alors que la population mondiale augmente et que l'accès à l'eau devient de plus en plus compliqué.

Malheureusement pas de vidéo cette fois-ci, nous nous sommes faits voler la caméra à Santiago et les reportages qui allaient avec... Pour notre dernier article nous essayerons de faire un bilan de tout ce que l'on a retenu.

Merci pour votre lecture et à très vite !

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<![CDATA[Chili con Carménère]]>Bonjour à tous !

Nous vous quittions il y a près de deux semaines dans notre avion pour la capitale du Chili, pays où nous avons passé une dizaine de jours à travailler dans un vignoble perché dans les hauteurs de Salamanca, petite ville andine à quatre heures de route au

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https://aquamerica.fr/chili/7134dc63-72c9-4435-8c25-1ae2c0eb031fTue, 01 Mar 2016 20:23:52 GMT

Bonjour à tous !

Nous vous quittions il y a près de deux semaines dans notre avion pour la capitale du Chili, pays où nous avons passé une dizaine de jours à travailler dans un vignoble perché dans les hauteurs de Salamanca, petite ville andine à quatre heures de route au nord de Santiago. Mais revenons sur notre arrivée à l’aéroport de Santiago, le 18 février dernier.

D’abord, par rapport à nos semaines passées en Bolivie et au Pérou, c’est un vrai choc qui nous attend devant la découverte de cette ville qui n’a rien a envier à de nombreuses capitales européennes. Le pays est en effet la nation d’Amérique latine qui affiche la richesse par habitant la plus élevée, c’est donc dans un centre ville à l’aménagement charmant que nous déballons nos affaires. Nous choisissons le quartier de Bellavista, situé au pied d’une colline surplombant Santiago comme point de départ. Les boutiques d’objets design y affichent de jolies devantures et se mêlent aux petits restaurants à thème, et symbolisent le saut que nous venons de faire depuis le joyeux désordre de la vieille ville de La Paz.

Chili con Carménère
Le centre ville de Santiago, qui nous rappelle beaucoup plus les grandes villes européennes

Si ce centre ville, propre et aménagé, semble très agréable à vivre, il ne possède cependant pas d’attraits touristiques de poids, et nous nous décidons à faire une longue ballade reliant notre quartier à la Place principale et aux petites collines offrant des panoramas éclairés sur l’immense ville, qui regroupe tout de même le tiers de la population chilienne ! Après cet après-midi que nous couronnons d’un verre de vin local et d’un bon plat de viande, nous partons nous coucher tôt en préparation du lendemain.

Chili con Carménère
Vue sur Santiago depuis le cerro San Cristobal

Nous avons en effet décidé de passer la semaine qui va suivre à travailler pour un vigneron français installé depuis plusieurs années au Chili, Arnaud Faupin. Celui-ci revient alors d’une opération de vente dans le sud de Santiago et en profite pour venir nous chercher sur place accompagné de son épouse chilienne, Paola. Cinq heures de route et quelques arrêts logistiques nous séparent de la vigne située plus au nord, à Salamanca, vallée au climat semi-aride où les cactus se mêlent aux rangées de vignes. Grégoire fait la route avec Paola, moi avec Arnaud et nous discutons des nombreux évènements qui ont mené ce natif de Franche-Comté à planter sa vigne dans un coin si retranché. Nous nous arrêtons également pour le déjeuner à Illapel, autre ville de la région, où nous sommes gentiment invités à la table des beaux-parents d’Arnaud. Nous reprenons ensuite la route pour, enfin, retrouver nos deux amies Alizée et Marine qui travaillent déjà à la vigne depuis une semaine !

Chili con Carménère
Retrouvailles avec Marine et Alizée !!

Chili con Carménère
Notre petit coin de paradis dans la région de Salamanca, au Nord de Santiago

Sur place, nous découvrons un lieu au creux d’une vallée aux paysages méditerranéens, très isolé mais splendide, où la première des tâches qui nous attendent consiste à isoler les parois d’une maison destinée à accueillir les volontaires travaillant avec Arnaud pour les vendanges. Arnaud doit repartir pour Santiago mais, avant de reprendre la route vers le sud, il nous procure ses derniers conseils et nous explique que si l’eau et l’électricité sont en quantité limitée, nous pouvons nous servir à volonté dans un immense container rempli de bouteilles de sa production ! Laissés ainsi tous les quatre en autonomie et comblés par cette généreuse invitation, Alizée, Marine, Greg et moi partageons dans la douce lumière du soir notre premier verre de vin de la semaine en nous racontant nos dernières semaines de voyage.

Chili con Carménère
On profite du cadre et du climat

Le lendemain, réveillés par la lumière du jour (et par le vol des mouches qu’elle a réveillées) nous commençons notre première journée de travail. Nous devons bourrer de foin les parois d’une maison fabriquée à partir de palettes en bois avant de précautionneusement les recouvrir de maille de fer clouée. Alizée et Marine qui se sont fait la main en notre absence nous montrent les gestes à accomplir et, dans un premier temps, c’est bien laborieusement que nous tentons de les imiter. Les clous sont assez petits et les coups de marteau ratés pleuvent sur nos doigt avant que nous intégrions le geste, ce qui nous vaut bien sûr les railleries opportunes de nos deux formatrices… Que nous prenons avec le sourire. L’après-midi et à la fin de nos heures de travail, nous partons nous baigner dans une rivière qui court trois cents mètres plus bas, avant de profiter de la longue soirée que le choix singulier du gouvernement chilien en terme de fuseaux horaire nous offre. Entre la France et le Chili, seulement quatre heures de décalage horaire sont à noter, le soleil reste donc dans le ciel remarquablement tard ! Nous goûtons donc au Syrah, au Carmenere et au Vigneau les trois cépages principaux d’Arnaud, avant d’aller nous coucher peu après le coucher du soleil, absence d'électricité oblige…

Chili con Carménère
Notre mission construire une maison en palette et fourrer les murs de paille pour l'isoler

Chili con Carménère
Attention aux coups de marteau sur les doigts, sous l’œil vigilant de notre gros chat Cortex

Alizée nous quitte malheureusement le 21 pour rejoindre le nord de l’Argentine. Marine s’attarde quelques jours de plus avec nous et nous profitons donc du rythme ralenti qui nous est offert en sa compagnie, renouant avec les cinq heures de travail journalier payant notre gîte et notre couvert, comme au cours de notre mois passé dans le Montana. Pressée par son voyage avec Alizée qui la mènera exactement d’où nous venons (la Colombie !) Marine nous quitte le 24 et Greg et moi nous retrouvons donc seul sur place en attendant le retour d’Arnaud. Ou presque seuls disons, car deux chats baptisés Minus et Cortex par Greg ainsi qu’un âne nous tiennent compagnie.

Chili con Carménère
Tranquilles dans notre maison, on allume le barbecue pour le dîner du soir

Une fois Arnaud de retour, les journées s’intensifient car nous devons préparer, remplir, nettoyer, étiqueter et mettre en caisse plus de cinq cent bouteilles destinées à être vendue dans une Feria à la fin de la semaine. Greg et moi nous acquittons de la tâche en musique et, une fois les caisses préparées et chargées dans la voiture le lendemain, nous voici en route pour une Feria de bord de mer, sur le port de Pichidangui, où nous devons aider Paola à vendre les bouteilles !

Chili con Carménère
Séance d'étiquetage, entièrement à la main avec Arnaud

Chili con Carménère
Sur le marché de Pichidangui, Grégoire sort ses arguments de vente pour vendre directement au consommateur

Bon, je dois avouer qu’avec mon niveau très rudimentaire d’espagnol, je suis réduit à un rôle plutôt logistique. Mais porter les caisses et sortir les verres à dégustation me permet d’admirer Greg dans une démonstration où il met en place tous les talents exigible des étudiants en commerce dans un espagnol convaincant ! Paola nous encourage et me voilà à essayer de répéter mot pour mot les phrases de Greg aux passants qui parfois, s’attroupent autour de notre stand. Ceux-ci sont friands de Carmenere, le cépage symbolique du Chili, et nous parvenons à en vendre quelques caisses. L’ambiance est chaleureuse, la plage charmante et les gens sympathiques, nous passons donc une excellente après-midi avec cette expérience de vente directe au consommateur. Nous rentrons tard le soir, dormons sur la route et nous sommes de retour à la vigne le lendemain pour profiter de nos deux derniers jours sur place… Le temps a passé vite !

Nous étiquetons quelques bouteilles supplémentaires, profitons de nos dernières soirées en goûtant de nouvelles bouteilles et nous baignons une dernière fois dans la rivière, en nous préparant au départ. La veille de celui-ci, un dernier défi nous attend ! Un groupe de touristes chiliens en visite dans un hôtel proche tape à la porte de la vigne en demandant si une visite et une dégustation sont possibles ! Arnaud est absent mais nous ne démontons pas et voilà que Greg fait découvrir à nos hôtes le domaine en commentant les cépages et les cuves alors que j’étiquette en urgence de nouvelles bouteilles à vendre… Comblés par leur tour, nos visiteurs repartent avec quatre bouteilles ! Nous nous couchons fiers de nous.

Chili con Carménère
Visite du domaine et des cuves à vin

Une dernière étape à Illapel nous attend avant notre départ vers le célèbre port de Valparaiso, et nous passons la fin de journée en compagnie de Paola, de ses deux parents et de ses trois enfants… Une paire de jumeaux adorables (Antoine et Nicolas) et un petit dernier surexcité (Thomas) ! C’est aussi l’occasion pour nous de discuter de la période Pinochet avec leurs grands-parents qui nous racontent cette époque sombre, qui semble bien récente dans leurs bouches, mais dont nous ne percevons pas de traces à l’extérieur.

Chili con Carménère
Paola, les deux jumeaux Antoine et Nicolas, et Thomas le petit dernier

Nous partons le 29 février pour Valparaiso où, après une route de quatre heures sur la spectaculaire côte chilienne, nous découvrons les collines colorées de cette charmante ville qui ne vole pas sa réputation. C’est d’ici que nous vous écrivons aujourd’hui, en attendant notre bus pour Cordoba, qui nous mènera dans le dernier pays de notre long périple, l’Argentine !

Chili con Carménère
Valaparaiso, une jolie ville perchée sur les hauteurs

Allez, on sait que vous l'attendez avec impatience, le voilà : le jeu concours de la semaine ! Arnaud vend ses bouteilles entre 5000 et 8000 chilenos la bouteille (soit entre 6,50 et 10€), plutôt dans la moyenne haute pour le Chili. Mais à votre avis combien coûte la simple bouteille en verre sans rien dedans ?

Chili con Carménère
Combien coûte une simple bouteille de verre de vin (en chilenos ou en euros) sans rien dedans ?

Envoyez vos réponses à contact@aquamerica.fr et le gagnant aura une dédicace sur notre page Facebook ;)

Merci donc pour votre lecture et à bientôt !

Antoine

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<![CDATA[También la Bolivia]]>

Avec Antoine nous auront passé une petite dizaine de jours en Bolivie, le temps d'avoir un véritable coup de cœur pour le pays ! De la beauté du lac Titicaca au décor de rêve du Salar d'Uyuni en passant par les mines d'argent de Potosí, le tout agrémenté de belles rencontres.

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https://aquamerica.fr/bolivia/8d3a0464-31da-41ce-a0ef-a38b1aeb0b13Fri, 19 Feb 2016 03:16:11 GMT

Avec Antoine nous auront passé une petite dizaine de jours en Bolivie, le temps d'avoir un véritable coup de cœur pour le pays ! De la beauté du lac Titicaca au décor de rêve du Salar d'Uyuni en passant par les mines d'argent de Potosí, le tout agrémenté de belles rencontres... on a vraiment adoré notre passage dans le pays !!

También la Bolivia
Notre itinéraire bolivien

On commence notre tour à Copacabana, une ville à la frontière péruvienne à quelques 3800m d'altitude. La ville est beaucoup plus petite que les grandes métropoles andines que nous avions traversées jusque là (6,000 habitants) ce qui la rend tout à fait charmante ! Surtout elle est posée sur les rives du lac Titicaca et on découvre émerveillés ce lac mythique. Si le nom du lac nous faisait rire quand on était petit, aujourd'hui il nous enchante par le bleu profond de ses eaux qui n'ont rien à envier à celles que nous avions vu en Alaska et au Canada. Du haut du Mont Calvario, au coucher du soleil on dispose d'une superbe vue à la fois sur la ville et sur le lac!

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Vue sur Copacabana...

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...et vue sur le lac !

Le lendemain on part en excursion sur l'Isla del Sol, une île au milieu du lac que nous traversons à pied du Nord au Sud. La traversée prend environ trois heures et les paysages du haut de la crête de l'île sont à couper le souffle. L'île est très préservée, encore marquée par l'agriculture locale et surtout domine le lac Titicaca. A près de 4000m d'altitude, le soleil tape fort même s'il ne fait pas trop chaud et la marche est fatigante. On retourne en fin de journée à Copacabana et on prend directement un bus jusqu'à La Paz.

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Une île bien préservée au beau milieu du lac Titicaca

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Des paysages à couper le souffle

On reste deux jours à La Paz, capitale de la Bolivie et capitale la plus haute du monde qui s'étend entre 3200 et 4000m d'altitude! On profite de ses marchés d'artisanat pour faire le plein de souvenirs et on expérimente un nouveau téléphérique après ceux de Quito et de Medellín pour bénéficier d'une belle vue sur la ville. On continue ensuite notre route vers le Sud direction Potosí, la ville minière de Bolivie.

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Un nouveau téléphérique au compteur pour Aquamerica à La Paz

Arrivés à Potosí, on perçoit tout de suite un changement d'ambiance. La Bolivie est en ce moment en pleine agitation politique car son président superstar Evo Morales, issu de la communauté aymara et en poste depuis dix ans, a proposé un référendum pour pouvoir briguer un nouveau mandat. Si à La Paz les affiches "Sí Evo" recouvrait la ville, ici on aperçoit beaucoup plus de grands "NO" sur le bord de la route...

On décide de partir pour une visite des mines qui font la réputation de la ville. La visite est faite par Jhonny, un ancien mineur, et l'argent des visites sert directement aux familles des mineurs. Jhonny nous confirme notre impression, Evo Morales n'est pas du tout populaire ici. Les revenus des mineurs ont chuté ces dernières années à cause de la baisse du prix des matières premières et l'état bolivien ne semble pas y faire grand chose. La visite des mines est véritablement impressionnante. Sans être claustrophobe, je ne me sens pas très rassuré en m'enfonçant des centaines de mètres sous terre, en passant par des conduits étroits, parfois à plat ventre jusqu'à arriver aux zones de travail. Et c'est là que les choses se corsent. On y croise des mineurs en plein travail et qui ne sont pas là juste pour amuser les touristes. L'air est saturé de poussière, le travail est très physique et la récompense est maigre. Jhonny nous explique que l'espérance de vie d'un mineur n'est que de 55 ans, et ceux que l'on croisent nous expliquent qu'ils travaillent à la mine depuis l'âge de 14 ans!! De quoi nous faire regretter nos stages Excel ou Powerpoint en entreprise... On ressort des mines après deux heures de pérégrinations dans les boyaux tortueux, on en a déjà marre et on se demande comment font les hommes pour tenir ce travail au quotidien.

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Passage par des boyaux très étroits

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Rencontre avec des mineurs en pleine activité dans la mine

L'ambiance crispante de la mine contraste avec celle du centre ville de Potosí, joyeuse et remplie de lycéens qui fêtent encore la fin du Carnaval. On quitte Potosí, direction Uyuni, une ville en plein désert, étape obligatoire avant de passer par le mythique Salar.

Uyuni n'a pas grand intérêt si ce n'est celui d'y trouver un tour pour traverser le Salar et ses environs. La ville comporte de nombreuses agences qui proposent toutes exactement le même circuit quasiment à la minute près : un tour de trois jours en 4x4 par groupe de six jusqu'à San Pedro de Atacama au Chili. Un peu au hasard on finit par en choisir une et le lendemain on découvre le groupe avec qui on va passer les 3 prochains jours. Le groupe est très latino-américain puisque nous nous retrouvons avec deux chiliens Sebastian et Nicole, un équatorien Sebastian aussi, une mexicaine Lorena, sans oublier notre chauffeur-guide bolivien Isaac. Ils sont tous très sympas, un accueil chaleureux et de la bonne humeur typiquement latine, on est ravis ! En plus Antoine va pouvoir améliorer un peu son espagnol. Il se fait presque comprendre partout maintenant :)

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On part en excursion avec Lorena (Mexique), Sebastian (Equateur), Nicole et Sebastian (Chili)

La première étape du tour est le passage par un cimetière de trains en plein désert, à la sortie de la ville d'Uyuni. Plutôt original comme décor, et résolument western! De quoi nous rappeler de bons souvenirs du Montana. C'est l'occasion d'une première séance photo de la journée :)

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Pose pour un prochain album de rock

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Calendrier 2016-2017

On file ensuite directement jusqu'au célèbre Salar d'Uyuni, un immense désert de sel. A cette époque de l'année il est recouvert d'une fine pellicule d'eau et cela donne l'impression de passer à travers le ciel. Magique, presque irréel ! L'immense étendue du Salar permet également de jouer avec la perspective pour une deuxième séance photo de la journée. Personnellement j'avais souvent entendu parler du Salar et vu diverses photos défiler sur Facebook mais j'ai tout de même été bluffé par la beauté du lieu, je ne m'attendais pas à quelque chose d'aussi magistral !!

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Un Pochet de poche

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L'attaque du cygne

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L'attaque du cygne n°2*

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Tentative de saut en simultané

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Du plus grand au plus petit... ou l'inverse on ne sait plus

La deuxième journée du tour nous réserve d'autres surprises. On commence par une vallée de roches volcaniques sous un grand soleil, avec en arrière plan les volcans en questions qui sont les grands acteurs des magnifiques paysages de la région. On croise des troupeaux de lamas et des champs de quinoa. Notre guide nous explique que depuis quelques années le prix du quinoa a monté en flèche, et que les cultures qui étaient souvent laissées à l'abandon avaient été reprises par les paysans locaux. Quand les hipsters sauvent les petits paysans boliviens. On passe par des lagunes magnifiques dont une qui abrite de nombreux... flamants roses !! Ils sont nombreux et on peut les approcher à quelques mètres à peine! Première fois de ma vie que j'en vois...

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Devant l'un des volcans qui sculpte le paysage

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Voici à quoi ressemble des plants de quinoa

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Un des flamants roses qui habite le lac

On continue ensuite à travers le désert jusqu'à el arbol de piedra, une roche sculptée par l'érosion en forme d'arbre, puis le clou du spectacle de la journée, la Laguna Colorada, un lac qui devient rouge à partir de midi à cause des micro-organismes qui s'y trouvent. En plus de cela le lac abrite aussi de nombreux flamants roses !

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El Arbol de Piedra, l'un des symboles du désert

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La Laguna Colorada devient rouge à cause des micro-organismes qui s'y trouvent

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La Laguna Colorada, habitée aussi par de nombreux flamants roses

Le troisième et dernier jour de l'excursion on se lève aux aurores pour aller voir les geysers del sol de mañana, particulièrement actifs au lever du soleil. Cette fois ci c'est de Yellowstone que les odeurs de souffre nous rappellent de bons souvenirs ! Après un passage par des sources d'eau chaude en pleine nature, on arrive à la frontière chilienne. On dit au revoir à notre guide bolivien Isaac, mais le courant étant bien passé on continue avec notre groupe qui va également à San Pedro de Atacama, de l'autre côté de la frontière. Sebastian est originaire de la région, il connaît bien la ville et nous sert de guide!

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Ca fume devant les geysers del sol de mañana

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Photo de groupe devant les geysers

A San Pedro on prolonge donc l'aventure avec notre groupe 2 jours supplémentaires. Les deux Sebastian sont sympas mais ont le malheur... d'être supporters de Chelsea! Or c'est justement le jour du 1/8e de finale aller entre Paris et Chelsea. On regarde donc ensemble le match, heureusement Ibra, Cavani et Trapp zlatanent Chelsea 2 à 1 ce soir là. Ouf l'honneur est sauf. Le soir Nicole et Sebastian nous préparent des spécialités chiliennes accompagnés d'un vin chilien. Le lendemain on part tous en excusrsion à vélo à la Valle de la Luna nommée ainsi car blanchie par le sel qui s'y trouve, on se croirait parfois sur la lune. Les paysages sont encore une fois magnifiques. Après 3 jours passés dans le 4x4, le vélo nous permet de réenclencher la machine. Après une journée à pédaler à travers le désert on finit quand même bien fatigués.

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Victoire du PSG 2-1 contre Chelsea

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Excursion à la Valle de la Luna en vélo, dans un décor lunaire

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Le soleil tape fort dans le désert d'Atacama

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On finit la journée bien fatigués

Vient ensuite le moment de faire nos adieux à nos amis chiliens, mexicains et équatoriens. Nous prenons un avion jusqu'à Santiago, capitale du Chili où nous attendent de nouvelles aventures. Les 10 prochains jours nous retentons l'expérience woofing dans un vignoble au Nord de Santiago... on essayera de vous donner des nouvelles rapidement !

Et comme d'habitude on se quitte avec un jeu concours. Durant notre excursion nous avons eu l'occasion de demander à Isaac notre guide bolivien combien coûtait un lama. Simple curiosité. Alors à votre avis combien coûte en dollars un tel animal ?

También la Bolivia
Combien coûte en dollars un jeune lama comme celui-ci ?

Envoyez vos réponses à contact@aquamerica.fr et comme d'habitude le gagnant aura droit à sa dédicace sur Facebook ;)

On vous embrasse et à très vite !

PS : en bonus quelques photos de notre petit Spinoza, bien gardé par Valentine à Paris. La vie a l'air dure pour lui aussi !

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Spinoza se cultive en lisant le journal

También la Bolivia
Je veux faire comme les humains et dormir sur le dos

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<![CDATA[Pérou : this is the Andes]]>Bonjour à tous !

Nous vous quittions il y a deux semaines en Equateur à la frontière avec le Pérou, il est temps de vous faire partager les histoires de notre traversée de cet immense pays… Grand comme deux fois la France ! Retour sur notre séjour sur place.

Nous entrons au

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https://aquamerica.fr/perou/58022cc0-c59c-48de-9426-eac0c9ecb3ffThu, 11 Feb 2016 02:40:15 GMT

Bonjour à tous !

Nous vous quittions il y a deux semaines en Equateur à la frontière avec le Pérou, il est temps de vous faire partager les histoires de notre traversée de cet immense pays… Grand comme deux fois la France ! Retour sur notre séjour sur place.

Nous entrons au Pérou le 24 janvier et faisons une courte étape à Chiclayo, petite ville littorale du nord du pays d’où nous prévoyons de rejoindre Tarapoto. Cette dernière ville est située à la lisière de la forêt amazonienne, à une douzaine d’heure de route à l’intérieur du pays. Là-bas, nous découvrons la chaleur locale qui nous change de nos jours passés dans les hauteurs andines… Nous y prenons une nuit de repos avant de rejoindre San Roque de Cumbaza, minuscule village caché dans la selva, la jungle, où nous pensons alors commencer deux semaines de travail dans un laboratoire d’assainissement de l’eau…

Pérou : this is the Andes
L'itinéraire de notre passage au Pérou

C’est à bord d’une vieille voiture faisant office de colectivo que nous nous enfonçons donc avec enthousiasme dans les premiers kilomètres de cette forêt réputée si sauvage. Arrivés à San Roque, nous rencontrons David, un sympathique cinquantenaire anglais qui nous héberge dans sa maison un peu spartiate (ni électricité, ni gaz, ni eau potable bien sûr) mais spacieuse et où nous sommes libres d’aller et venir à notre guise. Nous commençons par explorer un peu le village et ses environs et passons quelques heures à nous baigner dans le fleuve Cumbaza, où de nombreux péruviens du village barbotent. Sur place, nous rencontrons un couple d’italiens de Bolsano, Gabriel et Sophie ainsi qu’un compatriote, Lazare, qui partagent la maison avec nous. En plus du spectacle de la jungle luxuriante, nous découvrons aussi la myriade de petites bêtes qui l’animent… Les moustiques et les mouches des sables sont agressifs et, une fois la nuit tombée, la présence d’une tarentule sur le plan de travail de la cuisine me fait bondir d’un bon mètre. Courageux mais pas téméraire, j’inspecte le lit sous toutes ses coutures avant de m’étendre dessus.

Pérou : this is the Andes
San Roque de Cumbaza, un village au cœur de la selva amazonienne péruvienne

Le lendemain matin cependant, nous comprenons que les tâches à effectuer sont extrêmement limitées et David, le responsable, nous enjoint plus à l’oisiveté qu’à la participation à ses expériences, que nous ne pouvons de toute façon qu’observer. En l’absence de réel travail à accomplir sur place, Grégoire et moi prenons la décision de poursuivre le voyage, quitte à chercher un autre hébergement plus loin sur notre route. Nous saluons donc tout le monde et repartons dans l’après-midi pour Tarapoto avec pour objectif de rejoindre Cusco, la mythique ville péruvienne. Seul souci : la ville se situe à 1700 kilomètres de notre point de départ…

Pérou : this is the Andes
On profite bien du fleuve Cumbaza... mais à part ça il n'y a pas grand chose à faire

Les jours suivants se résument donc en un enchaînement de transports divers à travers les pistes en gravier de la selva et les routes en lacet des Andes. De Tarapoto, nous rejoignons en une interminable journée Huanuco, à 600km au sud, à bord d’une petite voiture où pas moins de cinq passagers et un conducteur sont réunis. Voyant que ma patience s’érode à vue d’œil et devant la distance qui nous reste à parcourir, Greg suggère que nous rejoignions Lima en bus afin de s’y reposer pour deux jours avant de prendre un bus direct jusqu’à Cuzco. Douze heures de bus supplémentaires nous mènent donc à la capitale péruvienne.

Pérou : this is the Andes
Après plusieurs jours de transport, on arrive enfin à Lima

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Lima première capitale sud américaine que nous traversons qui se trouve au bord de la mer

Petite déception en découvrant la ville, son centre historique a souffert de nombreux tremblements de terre et son charme en pâtit. Nous visitons quand même quelques églises, le marché et nous baladons sur le front de mer (Lima est la première capitale latino-américaine en bord de mer que nous visitons !). Nous reprenons surtout des forces pour l’ultime trajet de bus à venir qui nous sépare de Cuzco et qui ne durera pas moins… de trente heures. C’est donc trépignant d’impatience que nous découvrons la magnifique capitale des Incas, les jambes bien engourdies.

Pérou : this is the Andes
La place centrale de Cuzco, capitale du royaume Inca

Pérou : this is the Andes
Une jolie ville nichée au creux des Andes

Nous sommes le 2 février et, ragaillardis par une nuit dans un vrai lit, nous parcourons les rues à l’architecture coloniale et les immenses églises bâties par les espagnols à leur arrivée. Nous profitons de notre journée pour planifier notre approche du lieu emblématique du Pérou : le Macchu Pichu. Sur les conseils de notre ami Henri, Grégoire nous trouve un tour « jungle trek » partant le lendemain à un prix défiant toute concurrence : le jour suivant, nous voilà partis pour quatre jours de marche, de vélo et de traversées de rivières à travers la selva alta péruvienne !

La première journée est assez sportive avec une descente de deux mille mètres de dénivelés à vélo suivie d’une séance de rafting dans un torrent plutôt… énervé. Si le temps est gris et si nous finissons trempés à la fin de la journée, nous découvrons la joyeuse équipe internationale avec qui nous partageons ce tour. Pas moins de deux flamandes, d’un espagnol, d’un chilien, d’une italienne, de trois sud-coréens, d’une suisse et de trois français nous accompagnent.

Pérou : this is the Andes
Le premier jour nous dévalons 2000m dans les Andes à vélo, certains passages sous une pluie torrentielle

Pérou : this is the Andes
C'est l'histoire de 5 français, 3 coréens, 2 belges, 1 espagnol, 1 italienne et 1 suissesse qui partent en expédition vers le Macchu Pichu

Les trois jours suivants sont remplis par de longues marches à travers les verts paysages des bas alpages péruviens (nous marchons aux alentours des 1500 mètres d’altitude). Le temps est clément et nous permet d’apercevoir le Salcantay, un superbe sommet enneigé culminant à 6271 mètres… qui nous rappelle quelques douloureux souvenirs. Le moment le plus époustouflant reste notre passage sur un sentier Inca à flanc de falaise, perché à quelques 400 mètres au-dessus du torrent que nous avons descendu la veille. Nous traversons de petits villages péruviens et avons bien sûr le droit à des dégustations de fruits et produits locaux, avec explications très vendeuses de notre guide.

Pérou : this is the Andes
C'est parti pour 3 jours de marche à travers les Andes

Pérou : this is the Andes
On profite des beaux paysages de la selva alta péruvienne

Pérou : this is the Andes
Antoine scrute l'antique sentier Inca

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Traversée de la rivière façon un peu artisanale

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Saviez vous que les avocats poussaient dans d'immenses arbres?

Après une nuit à Aguas Calientes, petite bourgade touristique au pied du Machu Picchu, le quatrième jour du circuit et le clou du spectacle sont au programme de la journée. Après un réveil aux aurores, nous grimpons l’escalier raide qui nous mène sur le site où, à notre arrivée, le soleil se lève à peine et nous fait découvrir sous une brume mystérieuse les ruines du Machu Picchu et, mieux encore, l’endroit stupéfiant où elles sont situées. Grégoire et moi sommes si stupéfaits par ce spectacle qui change toutes les minutes, la brume se dissipant puis revenant de plus belle, que nous parlons à peine pendant les cinq heures où nous le parcourons. Nous parcourons quelques chemins alentours pour être sûrs de l’exhaustivité de notre visite, puis retrouvons après quelques heures de marche notre bus où nous nous endormons, épuisés.

Pérou : this is the Andes
Dernière montée avant d'arriver au Macchu Pichu !

Pérou : this is the Andes
Ca y est on aperçoit enfin les ruines Incas, d'abord sous le brouillard

Pérou : this is the Andes
On passe cinq heures à se balader sur l'ensemble du site

Pérou : this is the Andes
On ne coupe pas court à la traditionnelle photo avec les ruines et la montagne du Wayna Pichu en arrière plan

Pérou : this is the Andes
Quelques lamas nous accueillent au sommet

Pérou : this is the Andes
Le site est magnifique et sa réputation n'est pas galvaudée!

Nous passons notre dernière journée au Pérou dans les rues de Cuzco où le Carnaval fait rage ! Les bombes à eaux et bombes de mousse à raser sont difficilement évitables et pour profiter de cette dernière journée, nous rasons les murs pour éviter les nombreuses projections des jeunes péruviens déchaînés. Leurs aînés, eux, nous offrent un spectacle charmant habillés en tenue traditionnelle sur la Plaza de Armas.

Pérou : this is the Andes
Le Carnaval de Cuzco, les plus vieux sont en habit traditionnel, chantent et dansent

Pérou : this is the Andes
Les plus jeunes se lancent dans des batailles de bombe à eau et de mousse à raser... et ce n'est pas parce que vous êtes un touriste que vous y échappez!

Le soir, départ pour Copacabana et la Bolivie, d’où nous vous dirons plus de nouvelles d’ici une grosse semaine ! Ensuite, nous avons eu la chance de trouver un vigneron français installé au Chili pour lequel nous allons travailler une dizaine de jours, avant d’attaquer la longue route argentine… vers la Patagonie et le bout du monde !

On se quitte comme d'habitude avec le jeu concours de la semaine. Saurez vous reconnaître ce drôle d'animal que nous avons croisé durant notre randonnée ?

Pérou : this is the Andes
Quel est donc cet animal (l'espèce de castor, pas Antoine) ?

Envoyez vos réponses à contact@aquamerica.fr et le gagnant aura droit à sa dédicace sur notre page Facebook !

Merci pour votre lecture, et à très bientôt !!

Antoine

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<![CDATA[5/7 Amazonie : les défis de la pollution et de la déforestation]]>Bonjour à tous !

Dans le cadre de notre cinquième article sur l’eau (le temps passe si vite…) nous traiterons aujourd’hui des problèmes de l’eau en Amazonie ! Cette immense forêt tropicale surnommée « le poumon vert de la planète » reçoit des quantités abondantes en eau douce, mais pour autant

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https://aquamerica.fr/eau-amazonie/5bcf2bc9-cf56-4c9a-abb7-f44600d27ffcTue, 02 Feb 2016 00:46:00 GMT

Bonjour à tous !

Dans le cadre de notre cinquième article sur l’eau (le temps passe si vite…) nous traiterons aujourd’hui des problèmes de l’eau en Amazonie ! Cette immense forêt tropicale surnommée « le poumon vert de la planète » reçoit des quantités abondantes en eau douce, mais pour autant les défis qui la menacent sont de taille !

Présentation géographique :

La particularité géographique de l’Amérique du Sud réside dans une certaine dualité entre sa partie amazonienne qui s’étend sur 37% du territoire, et la région andine aux sommets très élevés (nous avons pu en attester lors de notre tentative d’ascension du Chimborazo, en Equateur, qui culmine à 6268m). Pour des raisons de survie, les populations de Colombie, d’Equateur, du Pérou et de Bolivie se sont historiquement regroupées en altitude : en effet, le climat chaud et l’hydrologie généreuse de la forêt amazonienne en ont fait une des régions du monde où la biodiversité est la plus forte… au grand dam des êtres humains ! Les parasites, bactéries, insectes, virus et pléthores de petits organismes rendent l’environnement totalement inhospitalier et la lutte pour la survie épuisante. Notre passage à San Roque de Cumbaza, au cœur de la forêt amazonienne péruvienne nous fait vite comprendre le choix des conquistadors espagnols de placer leurs capitales, Bogota, Quito et La Paz à respectivement 2640m, 2850m et 3660m d’altitude ! En l’espace de deux jours nous avons eu l’occasion de croiser plusieurs tarentules vénéneuses (heureusement non agressives si on ne les provoque pas) et nous sommes revenus avec une belle collection de boutons de moustiques sur le corps. Seule Lima, capitale péruvienne regroupant un tiers de la population du pays, se trouve au bord de la mer.

5/7 Amazonie : les défis de la pollution et de la déforestation
A San Roque de Cumbaza, nous avons pu être témoins de l’intensité d’une pluie tropicale

5/7 Amazonie : les défis de la pollution et de la déforestation
Antoine, sur un pont au-dessus du fleuve Cumbaza, un affluent de l’Amazone

5/7 Amazonie : les défis de la pollution et de la déforestation
Quito, la capitale équatorienne nichée dans les hauteurs des Andes où le climat est plus favorable

L’Amazonie un régulateur de climat plutôt qu’un « poumon vert »

Nous rencontrons à Medellín en Colombie Laura, Felipe et Julian, trois membres fondateurs de l’association Ingeo Bosque, qui étudient la gestion de l’eau douce dans la forêt amazonienne colombienne. Felipe nous le dit d’emblée : « Si vous regardez la Colombie d’un point de vue simplement anthropocentrique, alors la zone amazonienne n’a que très peu d’intérêt » Et pour cause, 1,3M d’habitants peuplent la zone amazonienne contre 30,5M dans la partie andine du pays. Mais Felipe nous met tout de suite en garde « En revanche cette zone est cruciale d’un point de vue écologique ainsi que pour la régulation du climat au niveau mondial ! » En effet on l’ignore trop souvent mais la forêt a un impact direct sur le climat et les précipitations ! On utilise de manière un peu trop galvaudée l’expression « poumon de la planète » pour parler de l’Amazonie. Les forêts produisent de l’oxygène via le processus de photosynthèse… mais elles en consomment aussi ! En revanche les arbres rejettent de l’eau dans l’atmosphère par transpiration de leurs feuilles et contribuent à la formation de nuages. L’Amazonie crée ainsi 50 à 80% de ses propres pluies par transpiration. De plus les forêts agissent comme une pompe des précipitations des zones côtières vers le continent et elles contribuent ainsi à réguler le climat et les vents. En résumé négliger la forêt amazonienne signifie à terme moins de précipitations pour l’ensemble de la région et une plus grande sensibilité aux variations climatiques.

5/7 Amazonie : les défis de la pollution et de la déforestation
Les inégalités de répartition entre la population et les précipitations de chaque région de Colombie

5/7 Amazonie : les défis de la pollution et de la déforestation
Rencontre avec Julian, Felipe et Laura de l’association Ingeo Bosque

Le phénomène El Niño

Justement les variations climatiques… la Colombie, l’Equateur et le Pérou en subissent de plus en plus les conséquences à cause du phénomène d’El Niño. El Niño est un phénomène climatique naturel qui consiste en un réchauffement des courants marins au large du Pérou et de l’Equateur. Ce phénomène a lieu de façon cyclique environ tous les 7 ans, mais ses conséquences peuvent être catastrophiques pour les pays d’Amérique du Sud. El Niño bouleverse les zones de précipitations pouvant ainsi provoquer de violentes pluies qui entraînent des glissements de terrains et des inondations dévastatrices, mais peut aussi provoquer à l’inverse de graves sécheresses ! Felipe nous explique qu’en 2014 la Colombie a été frappée par un violent épisode d’El Niño et que la région d’Orinoco a vu ses ressources en eau diminuer de 50 à 65% ! Les conséquences pour les habitants, la faune et la flore ont été désastreuses.

Ce qu’il est important de comprendre c’est que si ce phénomène est a priori naturel, on observe une intensification des effets au cours des dernières années. Tout est lié : déforestation, perturbation du climat, aggravation des phénomènes naturels…

5/7 Amazonie : les défis de la pollution et de la déforestation
Une sécheresse a frappé la région d’Orinoco en Colombie après un violent épisode d’El Niño en 2014

Le défi de la déforestation

La forêt amazonienne est au cœur des questions de la déforestation. Vous avez sans doute déjà entendu ces chiffres impressionnants. Toutes les 4 secondes, l’équivalent d’un terrain de football de forêt disparaît. Plus du cinquième de la surface de l’Amazone a déjà été détruit. Laura et Julian nous le confirme la déforestation est un enjeu de taille ici. En général les zones « déforestées » servent à l’établissement de pâturages pour les élevages de la région. Tiens tiens, on retrouve l’une des problématiques abordées lors de notre séjour au Montana…

A terme la déforestation à outrance pourrait avoir des conséquences dramatiques. On vous l’expliquait plus haut, la forêt joue un rôle essentiel pour réguler le climat et drainer les pluies. La déforestation signifie une diminution des précipitations et une plus forte sensibilité aux phénomènes climatiques qui, on l’a vu, peuvent être terribles. Une autre conséquence majeure est celle de l’appauvrissement des sols. Les sols boisés absorbent et filtrent 10 fois plus d’eau que les pâturages ! Ceci permet entre autres de recharger les nappes phréatiques et d’éviter les inondations. Enfin il y a tout un enjeu autour de la préservation de la biodiversité de la forêt amazonienne qui est la plus riche du monde.

Lors de notre rencontre avec l’équipe d’Ingeo Bosque, nous avons été surpris d’apprendre qu’il n’existait pas aujourd’hui en Colombie d’étude formelle qui liait le phénomène de déforestation à celui de l’appauvrissement des ressources en eau. Si tout le monde en a plus ou moins le sentiment, l’état colombien ne s’y attarde pas plus que ça en l’absence de preuve… et ne se donne pas tellement les moyens d’aller chercher ces preuves ! L’objectif d’Ingeo Bosque est donc de fournir au gouvernement et aux entreprises des données claires et précises sur leur impact environnemental lorsqu’ils touchent à la forêt amazonienne.

5/7 Amazonie : les défis de la pollution et de la déforestation
Déjà plus d’1/5 de la surface de la forêt amazonienne a disparu

5/7 Amazonie : les défis de la pollution et de la déforestation
La forêt est essentielle pour recharger les réserves d’eau souterraines et éviter les inondations

Le défi de la pollution

Les entreprises pour finir ont aussi une part importante dans la gestion des ressources en eau de la forêt amazonienne. Depuis 1993 en Colombie, des lois existent pour obliger les entreprises qui utilisent l’eau de la forêt amazonienne à consacrer 1% du budget du projet à la préservation de la ressource. Le même type de loi existe dans les autres pays de la région. Toutefois les activités économiques de la région sont une véritable menace pour l’écosystème tout entier. Il y a deux mois, le Brésil a connu la plus grande catastrophe écologique de son histoire après la rupture de deux barrages de l’entreprise minière Samarco, dont des cuves collectant des résidus d’extraction ont cédé sous leur poids. Les coulées de boue toxiques ont contaminé l’immense fleuve Rio Doce et des milliers d’habitants ont dû être évacués. Ailleurs, l’utilisation massive du mercure pour le traitement de l’argent (en Bolivie en particulier) et de nombreux autres types de pollution nous met devant un fait de plus en plus inévitable : il faut agir pour préserver l’Amazone, premier fleuve mondial qui concentre à lui seul 18% des réserves en eau douce de la planète.

5/7 Amazonie : les défis de la pollution et de la déforestation
Au Brésil, les coulées de boue toxique dans le Rio Doce ont provoqué la plus grave catastrophe environnementale de l’histoire du pays

Dans notre prochain épisode nous aborderons l’épineuse question de la gestion d’une ressource publique. Quelle place pour les compagnies privées ? Comment mettre une valeur sur une ressource vitale ?

A très vite

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<![CDATA[Equateur : E... comme Icare]]>Bonjour à tous

Nous aurons passé une dizaine de jours en Equateur, et c'est durant ces jours que nous aurons vécu l'émotion la plus forte de notre voyage jusqu'à présent ! Avec Antoine, nous nous sommes lancés dans la nuit du 20 au 21 janvier à la conquête du Chimborazo, un

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https://aquamerica.fr/equateur/9a8818a3-3785-43c9-837c-27adfab07cf5Sat, 23 Jan 2016 22:06:29 GMT

Bonjour à tous

Nous aurons passé une dizaine de jours en Equateur, et c'est durant ces jours que nous aurons vécu l'émotion la plus forte de notre voyage jusqu'à présent ! Avec Antoine, nous nous sommes lancés dans la nuit du 20 au 21 janvier à la conquête du Chimborazo, un volcan équatorien endormi qui culmine à 6268m d'altitude. De par sa position géographique, son sommet constitue le point terrestre le plus proche du soleil ! Rêve éternel que celui de vouloir toucher le soleil, mais réviser notre mythologie aurait pu nous éviter une terrible déconvenue... Tels des Icare des temps modernes notre ambition nous aura joué des tours et à vouloir toucher le soleil, nous nous sommes brûlés les ailes !

Equateur : E... comme Icare
Vue sur le Chimborazo, son sommet est le point terrestre le plus proche du soleil

Mais avant de revenir en détail sur cet épisode reprenons où nous vous avions laissé. C'est par la capitale, Quito, que nous commençons notre exploration du pays. On reste 3 jours dans la ville et on est tout de suite séduit par son charme. Propre, ensoleillée, animée, avec de belles places et de belles églises... Quito est une ville qui vaut le détour ! Par hasard, Antoine y retrouve même Charlotte, une amie de prépa qui loge dans la même auberge que nous! Cela nous fait un peu de compagnie fort bien venue pour visiter la ville. Nous concluons notre visite de Quito par un tour au téléphérique (encore un) qui nous amène à 4100m et d'où nous bénéficions d'une superbe vue sur la ville, qui est bien plus grande qu'elle n'en a l'air !

Equateur : E... comme Icare
Quito, une très belle ville qui nous enchante

Equateur : E... comme Icare
Du haut du téléphérique on dispose d'une belle vue sur Quito, une immense ville qui s'étend au milieu des Andes

Après Quito, nous avions prévu d'aller nous balader au Cotopaxi, un autre volcan équatorien très beau et très touristique. Manque de chance, celui-ci est entré en éruption en août dernier après plus de 130 ans d'inactivité, et le volcan ainsi que son parc sont fermés aux touristes. Plan B donc, nous avisons le Chimborazo. On se dit que monter à plus de 6000m ça pourrait être sympa et que se trouver au point le plus proche du soleil ça pourrait être marrant. Sympa et marrant... on y reviendra :)

Equateur : E... comme Icare
Le Cotopaxi, un volcan équatorien très touristique... qui est entré en éruption en août dernier!

Nous quittons Quito un peu tôt et direction donc Riobamba, la ville qui se situe au pied du Chimborazo, où nous rencontrons John Paredes, un canado-équatorien qui tient une agence de voyage sur place. Nous passons par John pour préparer notre ascension. Celui-ci nous met immédiatement en garde, seuls 25% de ceux qui tentent l'ascension la réussissent... et ce pour une raison très simple, les grimpeurs sous estiment trop souvent les dégâts causés par le mal des montagnes. Et pour cause, pensez qu'au sommet du Chimborazo, vous disposez d'à peine 28% du niveau d'oxygène que vous avez au niveau de la mer. Tout effort devient extrêmement difficile à cette altitude et il n'existe qu'une seule parade : l'acclimatation ! Comme nous le dit John cela n'a rien à voir avec votre condition physique, vous aurez beau être l'homme le plus fort du monde, si on vous empêche de respirer... et bien vous mourrez.

Equateur : E... comme Icare
Le sommet du Chimborazo au petit matin

Pour ma part je suis bien au fait du danger du mal des montagnes. Je l'avais déjà subi lors d'une expédition au Népal il y a deux ans. A l'époque le point le plus haut que nous devions franchir était un col à 5300m et nous n'avions pas pris le temps d'acclimatation conseillé. Arrivé au refuge à 4700m j'avais eu le droit à la totale tournis, maux de tête, nausées... Avec mes compagnons de l'époque Alex, Sosthène et Vincent nous avions été à deux doigts d'appeler un hélicoptère de rapatriement d'urgence ! Finalement je m'étais remis sur pied miraculeusement vite et nous avions pu franchir le col sans trop de problèmes. Mais bref, pas question de commettre la même erreur cette fois-ci !

Avec John nous prévoyons 3 jours d'acclimatation au refuge à 4800m, ultime étape avant l'acension. C'est deux jours de plus que ce qui se fait traditionnellement. John nous emmène au refuge et pendant 3 jours nous multiplions les marches dans les environs pour nous habituer à produire un effort en altitude. On enchaîne également les thés de coca, sensés être un bon remède préventif au mal des montagnes. Cela ne nous empêche pas de passer une mauvaise première nuit et une très mauvaise deuxième journée. Une nouvelle fois je subis les symptômes maux de tête, nausées, etc. Antoine n'est pas en meilleur état que moi. A un moment je me demande vraiment si je vais pouvoir tenter l'ascension. Heureusement, à l'aube du 3e jour nous ne sentons plus cette migraine permanente qui nous accompagnait depuis le début. On sent que l'acclimatation fait effet.

Equateur : E... comme Icare
On profite de notre acclimatation pour faire de belles balades à 5000m d'altitude, dans le parc du Chimborazo

Equateur : E... comme Icare
On y croise des "vicuñas" (vigognes en français), un cousin des alpagas, qui sont très nombreux dans le parc

Equateur : E... comme Icare
Les vigognes sont sauvages mais peu farouches

Equateur : E... comme Icare
Durant nos temps de pause au refuge, on enchaîne les thés de coca pour combattre les migraines

En général dans ce genre d'ascension, le départ est assez matinal de façon à être au sommet tôt le matin, quand la neige est encore dure et le ciel dégagé. Mais dans le cas du Chimborazo, le refuge le plus proche du sommet est exceptionnellement loin (4800m pour un sommet à 6300m) et le départ est donc exceptionnellement tôt. Ou tard plus précisément. On se "réveille" à 22h00 et le temps de s'équiper nous voilà en route à 23h00. Notre guide Alberto nous annonce qu'il faut prévoir environ 8 heures d'ascension, et 4 heures pour redescendre... 12 heures d'effort devant nous !

Equateur : E... comme Icare
Départ à 23h00 en compagnie d'Alberto notre guide, équipés des pieds à a tête

Les deux premières heures d'ascension sont plutôt tranquilles, il suffit simplement de grimper en suivant un chemin tracé. Toutefois le dénivelé est fort et cela suffit à saper notre énergie. C'est à 1h00 du matin que les premières difficultés apparaissent. Le chemin disparaît et il s'agit de traverser un flanc de montagne caillouteux et abrupt. Les cailloux glissent et le sol se dérobe sans cesse sous nos pas. Alberto nous montre comment utiliser notre piolet, en cas de chute c'est l'unique chose qui permettra de nous retenir. Il faut être concentré à 100% à chaque pas. Après une heure d'ascension dans ce décor nous arrivons enfin au pied du glacier. Sur le groupe d'une douzaine de personnes parties en même temps que nous, nous voyons déjà l'abandon d'un solide gaillard barbu...

Equateur : E... comme Icare
Marche de nuit, à flanc de montagne, avec le sol qui se dérobe sans cesse sous nos pieds

Si je pensais que le plus dur était derrière nous je me trompais largement. Nous sommes ce moment à environ 5300m et pour l'ascension du glacier nous devons chausser nos crampons et nous encorder. Nous sommes donc encordés Alberto, Antoine et moi et nous nous lançons à l'assaut du glacier. En tant que plus léger du groupe je ferme la marche. J'avoue que je ne suis pas du tout rassuré. Sur les premiers pas je dérape un peu et je comprends l'utilité de la corde. Je comprends également qu'en cas de faux pas je dépends entièrement d'Antoine et d'Alberto et inversement. J'essaye de ne pas trop y penser et je me concentre sur les pieds d'Antoine devant moi. Surtout ne pas regarder ni au dessus, ni en dessous. Il est environ 2h00 du matin, il fait nuit noire et la pente est abrupte. Comme si le simple fait de monter ne suffisait pas, il faut faire attention à chaque pas à ne pas glisser et en plus de cela le vent s'est levé et l'air est glacial. S'en suivent les deux heures d'effort les plus dures de ma vie. Chaque pas est une souffrance. Mais j'ai aussi peu envie de continuer à monter que de tout redescendre! Alors je m'accroche. Un moment vers 4h00 du matin je demande à Alberto où nous en sommes. Celui-ci me répond qu'on est entre 5700 et 5800m et que ce qui nous attend est encore pire. 5800m seulement! Cela veut dire qu'on n'a fait que la moitié du glacier et je n'ai plus de forces. A ce moment je comprends qu'il faut qu'on fasse demi-tour. Surtout qu'Alberto m'annonce qu'il faut autant de forces pour monter que pour redescendre. Je regarde Antoine et je lui dis qu'il faut qu'on arrête. Il n'insiste pas pour continuer, il semble tout aussi épuisé que moi... Tant pis pour le Chimborazo, continuer serait vraiment trop dangereux !

Pas de photos de notre ascension du glacier, il faisait trop froid pour sortir l'appareil photo et nous étions trop concentrés sur notre effort

Une fois cette décision prise nous ne sommes pas tirés d'affaire pour autant. Il faut redescendre et Alberto a raison lorsqu'il dit que cela nécessite autant de forces que de monter. A chaque pas on menace de déraper et de provoquer une mini avalanche! La corde se révèle utile plus d'une fois pour rattraper Antoine. Nous mettons trois heures à tout redescendre, trois heures où je dois aller piocher au plus profond de mes réserves. Lorsque nous arrivons enfin au refuge, je m'écroule littéralement d'épuisement sur le premier lit que je vois, peu importe si ce n'est pas le mien.

Equateur : E... comme Icare
A 7 heures du matin, nous revoilà au point de départ, à bout de force

Equateur : E... comme Icare
Epuisé, je tire la tête des mauvais jours

Même si nous n'aurons pas réussi à atteindre l'objectif que l'on s'était fixé, on est fier de ce qu'on a fait. On a tout donné et on est allé au bout de nous mêmes. On a renoncé lorsque vraiment on sentait que ça devenait trop dangereux. Autre petite satisfaction notre programme d'acclimatation a fonctionné et finalement ce n'est pas le mal des montagnes qui nous aura eu. C'est simplement l'effort physique qui était trop important pour nous. A l'avenir on le saura, pour escalader un sommet à 6300m il faut de l'entraînement :) Enfin surtout cette ascension aura été pour tous les deux une belle leçon d'humilité. Symboliquement c'est très fort d'avoir voulu s'approcher au maximum du soleil et d'avoir échoué. L'ambition c'est bien, mais dans la vie il faut aussi savoir garder les pieds sur terre et reconnaître lorsqu'une chose est hors de notre portée.

Après cette aventure nous retournons à Riobamba où nous prenons une journée entière pour nous reposer. Nous reprenons ensuite notre route vers le Sud et nous faisons étape à Cuenca, troisième ville du pays et dont le centre historique est inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco.

Equateur : E... comme Icare
Cuenca, une autre jolie ville équatorienne au Sud du pays

Equateur : E... comme Icare
Sur les trajets en bus on profite de beaux paysages sur les Andes

De Cuenca nous prenons un bus pour rejoindre Chiclayo... au Pérou! Nouveau pays et nouvelles aventures pour Aquamerica. Pas de repos, dès lundi nous rejoignons Santa Roque de Cumbaza, un petit village au coeur de la forêt amazonienne péruvienne, au Nord de Tarapoto où nous avons prévu de nous arrêter travailler deux semaines. Un peu comme ce que nous avions fait dans le Montana, nous serons logés et nourris en échange nous aiderons à nettoyer le fleuve Cumbaza, l'un des affluents de l'Amazone. On vous racontera tout ça en détails prochainement ;)

Equateur : E... comme Icare
Notre itinéraire des derniers jours, toujours effectué en bus

Comme d'habitude on se quitte avec un jeu concours. Pour un bon grimpeur il faut environ une dizaine d'heure pour grimper et redescendre le Chimborazo depuis le refuge à 4800m. Mais c'est un japonais qui détient le record de l'ascension/redescente la plus rapide... à votre avis combien de temps a-t-il mis?

Equateur : E... comme Icare
Quel est le record de la montée/redescente la plus rapide du Chimborazo en partant du refuge situé à 4800m?

Envoyez vos suggestions à contact@aquamerica.fr et comme d'habitude le gagnant aura droit à une dédicace sur notre page Facebook!

A très vite !

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<![CDATA[Colombie : hiver sous les tropiques]]>Bonjour à tous !

A la veille de notre arrivée en Équateur et dix jours après notre arrivée dans le premier pays d’Amérique du Sud de notre traversée, nous souhaitions vous faire un petit compte rendu de notre périple ici, en Colombie !

Bienvenidos a Bogotá… !

Nous avons donc atterri le

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https://aquamerica.fr/colombie/5fa80b70-f54e-49de-8309-c4731f0d1ddeFri, 15 Jan 2016 04:16:10 GMT

Bonjour à tous !

A la veille de notre arrivée en Équateur et dix jours après notre arrivée dans le premier pays d’Amérique du Sud de notre traversée, nous souhaitions vous faire un petit compte rendu de notre périple ici, en Colombie !

Bienvenidos a Bogotá… !

Nous avons donc atterri le 5 janvier dernier à l’aéroport de Bogotá, capitale haut perchée du pays (elle s’étend à 2640 mètres d’altitude) et premier centre démographique de la Colombie, avec près de sept millions d’habitants sur son territoire. Pour être franc notre première impression de la capitale colombienne est plutôt mitigée. Ceci est probablement dû à notre arrivée de nuit mais des portes ferrées barrent l’entrée de tous les petits commerces, les rues semblent vides dès dix heures du soir et l’absence notable d’éclairage public ne donnent pas un fort sentiment de sécurité… Mais le matin venu, la ville s’anime d’un coup ! Rassurés par ce réveil, nous profitons de notre journée sur place pour observer Bogotá de haut. Nous montons en funiculaire au Cerro de Monserrate, lieu de pèlerinage de la population locale offrant un panorama impressionnant sur la ville.

Colombie : hiver sous les tropiques
A 3150m, au sommet du Cerro, on dispose d'une très belle vue sur la ville malgré le brouillard

Colombie : hiver sous les tropiques

La montée en funiculaire est impressionante!

Nous flânons quelques heures dans le centre historique, découvrons la Plaza de Bolívar (du nom de Simon Bolívar, le plus célèbres des indépendantistes sud-américains, qui semble baptiser la moitié des rues, places et bâtiments publics du pays…) et faisons un tour au musée de l’or. Ce dernier expose de nombreuses pièces artisanales provenant de civilisations précolombiennes et tente de rendre compte du mythe de l’El Dorado, central dans l’histoire des conquêtes espagnoles.

Colombie : hiver sous les tropiques
Antoine, collection printemps/été 2016, devant l'une des nombreuses peintures murales qui égayent la ville

Colombie : hiver sous les tropiques
Grégoire, collection automne/hiver

Décalage horaire oblige, nous nous couchons tôt et, le lendemain matin, après que je me suis enfin décidé à me faire couper les cheveux à la peluquería du coin, nous partons en avion pour la côte caraïbe du pays et sa ville emblématique : Carthagène.

Carthagène : Conquêtes espagnoles, piraterie et tourisme

Désignée partout comme « la perle des caraïbes », la vieille ville de Carthagène ne nous déçoit pas. Les arbres poussent dans de petites rues aux façades coloniales, et le petit centre historique s’isole du reste de la ville (immense !) par un mur d’enceinte intact, conçu autrefois pour la protéger des multiples attaques de pirates et de corsaires qui la menacèrent des dizaines de fois au XVIIème siècle, âge d’or de la piraterie caribéenne. Fondée par les espagnols en 1533, la ville a connu depuis un essor considérable grâce au tourisme qu’elle draine dans toute la région. En dehors des enceintes de la ville qui délimitent ses petites rues calmes et ses places bruyantes, d’immenses barres d’immeubles bordent la plage de Bocagrande, qui descend sur quelques kilomètres vers le Sud. L’effet donné est assez étrange car la surface recouverte par ces bâtiments est bien supérieure au petit périmètre inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco, qui est pourtant la raison de leur présence !

Colombie : hiver sous les tropiques
Le port de Carthagène sur la mer des Caraïbes

Colombie : hiver sous les tropiques
Le capitaine Pochet accompagné de son fidèle Monsieur Mouche, scrute l'horizon depuis les remparts de la cité

Colombie : hiver sous les tropiques
La plage de Bocagrande, à quelques kilomètres de la cité, où se retrouvent tous les vacanciers colombiens

Nous profitons de notre présence sur la côte caraïbe pour aller nous baigner dans las Islas de Rosario avoisinantes où les plages sont très belles… mais bondées ! Heureusement, les eaux tropicales sont plus calmes et nous permettent d’observer une faune sous-marine riche et colorée avant de rentrer préparer nos affaires. Car après ce petit détour vers le Nord, il nous faut nous remettre en route vers le Sud et notre objectif final !

Colombie : hiver sous les tropiques
L'eau et les paysages des Islas del Rosario sont superbes

Colombie : hiver sous les tropiques
On peut apercevoir tout plein de poissons tropicaux dans ces eaux

Rencontre a Medellín

Nous quittons Carthagène et nous nous dirigeons donc vers une ville tristement célèbre, Medellín. Dans les années 80, celle-ci faisait en effet partie des villes les plus violentes au monde, et ce à cause des activités de Pablo Escobar et de son cartel qui y tenaient leur pré carré. Depuis la mort du parrain, la ville a connu une pente très positive et nous la découvrons sous un jour enthousiasmant ! Les transports y sont modernes, le sentiment d’insécurité absent et les gens bien plus détendus qu’à Bogotà ! De plus, la situation géographique de la ville (celle-ci s’étale sur les deux flancs opposés d’une large vallée) lui donne un aspect bien singulier. On voit les immeubles grimper le long des falaises sans vouloir s’arrêter ! Certains de ces quartiers sont placés tellement en hauteur que le seul moyen de transport en commun les desservant est un téléphérique que nous empruntons.

Colombie : hiver sous les tropiques
Medellín, une ville immense au milieu des montagnes

Colombie : hiver sous les tropiques
Antoine dans le téléphérique, mais ce n'est pas pour aller au ski!

Colombie : hiver sous les tropiques
Le téléphérique est relié au métro et fait partie intégrante du système de transport local

Grâce à notre ami Nicolas qui nous avait chaleureusement accueilli à San Francisco, nous sommes mis en relation avec une équipe de chercheurs travaillant sur l’impact de la déforestation sur les ressources en eau des régions andines du pays, où la population est concentrée. Laura, Felipe et Julian nous convient dans un café avoisinant leur université et nous pouvons ainsi échanger avec eux sur la question ! Nous vous décrirons en détail cette interview dans notre prochain article sur l’eau.

Colombie : hiver sous les tropiques
Rencontre avec Julian, Felipe et Laura à Medellín

Avant de faire nos adieux à la Colombie nous faisons une dernière escale à Popayán, ville coloniale du Sud du pays. Après notre découverte des villes colombiennes au style colonial hérité des conquêtes espagnoles, nous nous dirigeons vers l'Equateur où un programme un peu plus nature nous attend ! On ne vous en dit pas plus mais cela promet d'être... explosif ! ;)

Colombie : hiver sous les tropiques
La ville coloniale de Popayán, surnommée "la ciudad blanca"

Et bien sûr avant de nous quitter on vous laisse sur le traditionnel jeu concours! De Carthagène à Quito, nous avons utilisé les bus locaux pour nous déplacer... a votre avis combien de temps avons nous passé dans les bus pour traverser tout le pays?
Envoyez votre estimation à contact@aquamerica.fr et le gagnant aura droit à une dédicace sur notre page Facebook! Alors, qui sera notre premier gagnant de 2016??

Colombie : hiver sous les tropiques
Combien de temps de trajet en bus séparent Carthagène de Quito??

Merci pour votre lecture et à très bientôt !!

Antoine

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<![CDATA[4/7 - Mexique : eau et santé dans les pays en développement]]>Bonjour à tous !

En ce début d'année et après nos trois premiers articles d'étude de l'eau douce à travers le continent nord-américain, il est venu le temps pour nous de publier notre quatrième article traitant des problèmes de distribution de l'eau au Mexique, où la ressource représente un enjeu majeur

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https://aquamerica.fr/mexique-eau-sante/b4f08ed8-c716-44ea-a78f-b35e33324876Sat, 02 Jan 2016 23:38:14 GMT

Bonjour à tous !

En ce début d'année et après nos trois premiers articles d'étude de l'eau douce à travers le continent nord-américain, il est venu le temps pour nous de publier notre quatrième article traitant des problèmes de distribution de l'eau au Mexique, où la ressource représente un enjeu majeur du développement.

Nos premiers aperçus du problème nous parviennent avant même notre traversée de la frontière : rappelez vous, en Arizona, Chloé Fandel nous parlait de l'importance du drainage du fleuve Colorado pour l'approvisionnement des grandes villes du Sud-Ouest américain. Celle-ci expliquait qu'en conséquence, à son arrivée au Mexique, le débit du fleuve était réduit à 10% de de son débit au niveau du lac Powell... Or, l'aridité du Mexique du Nord égale en sévérité celle de l'Arizona. Mais le poids économique et politique du voisin américain réduit l'efficacité des autorités mexicaines lors des négociations sur la distribution des eaux du fleuve... "Pauvre Mexique, né si loin de dieu et si près des Etats-Unis" dit bien un dicton local !

De plus, c'est dans la bouche de Dennis, le ranchman pour lequel nous avions travaillé, que nous avions entendu pour la première fois une expression plutôt intéressante. Dennis surnommait l'eau du robinet mexicaine "la revanche de Montezuma", du nom de l'empereur aztèque qui vit venir face à lui les conquêtes espagnoles du XVIème siècle. Pourquoi ? Tout simplement parce qu'en buvant l'eau locale, les descendants des gringos adversaires de ce peuple s'exposent à d'éventuelles complications médicales... Et oui la principale mise en garde pour le voyageur qui découvre le Mexique ne concerne pas les cartels ou les narcos, mais bien le danger de consommer directement l'eau du robinet ! Ce qui nous amène au problème fondamental des grandes villes du pays.

Hygiène et distribution

Mexico City est une ville en altitude (plus de 2000 mètres) construite par les espagnols il y a 500 ans sur les ruines de la cité de Tenochtitlan bâtie par les mayas sur... un lac ! A la différence du nord du pays, elle dispose donc de réserves souterraines qui alimentent en partie sa population. Mais ces réserves s'épuisent et aujourd'hui une grande partie de l'eau de Mexico est acheminée depuis les bassins des vallées environnantes via des canaux mesurant plusieurs centaines de kilomètres de long ! Le temps d'arriver jusqu'à la ville l'eau est contaminée, de mauvaise qualité, et une grande partie s'est évaporée au soleil ou perdue dans des fuites... D'ailleurs l'épuisement des réserves aquifères souterraines entraîne chaque année un enfoncement de 40 centimètres de la ville dans le sol ! Si vous vous rendez dans le centre de Mexico vous pourrez ainsi observer un certain nombre de bâtiments penchés. Il faut cependant préciser que seuls les habitants des quartiers centraux disposent d'un réseau de distribution. Les personnes vivant dans les périphéries plus pauvres de la ville n'ont parfois accès à la ressource qu'une ou deux fois par semaine.

4/7 - Mexique : eau et santé dans les pays en développement
La cathédrale de Mexico (à droite) penche légèrement vers la droite

Nous constatons immédiatement avec Grégoire qu'à Mexico, pas seulement les gringos, mais presque aucun habitant des quartiers centraux ne se risque à boire l'eau du robinet, pourtant délivrée de manière continue. On lui préfère l'eau des garafones, bidons d'eau potable distribués par camions aux habitations, entreprises, petits commerces qui ne disposent pas de filtres dans leurs installations. Car l'eau brute qui leur est fournie n'est pas saine : virus et bactéries fourmillent dans les canalisations mexicaines et présentent de nombreux risques médicaux pour ceux qui les boivent.

4/7 - Mexique : eau et santé dans les pays en développement
Un camion transportant des garafones d'eau potable

Problème majeur : les régions les plus pauvres du pays ne peuvent pas toujours accéder à l'eau assainie. Pour des raisons de coût, mais aussi pour des raisons logistiques, certains fermiers du Chiapas ou du Guerrero (Etats du Mexique) ne peuvent accéder régulièrement aux livraisons de garafones, et se content donc des moyens du bord, risquant souvent leur bonne santé.
Comment subvenir à leurs besoins en eau saine ?

4/7 - Mexique : eau et santé dans les pays en développement
Zinacantan, un village de la région du Chiapas, région la plus pauvre du Mexique

Rencontres avec Makesense

Dès notre arrivée, nous sommes accueillis chaleureusement par MakeSense Mexico, un réseau d'entrepreneurs sociaux et de gens intéressés par leurs actions et voulant participer directement ou indirectement à leurs actions. Makesense Mexico se concentre sur les problématiques de l'eau douce dans la ville de Mexico. Chaque année, ils sélectionnent six projets, les parrainent et les accompagnent pendant toute une année pour les aider à se développer. Dans ce contexte, nous rencontrons quelques uns des projets en compétition pour ce parrainage.

4/7 - Mexique : eau et santé dans les pays en développement
Rencontre avec les équipes de MakeSense à Mexico

Nous rencontrons entre autres Fernando qui développe le projet Somos Agua qui vise à distribuer aux familles pauvres et rurales du Sud du Mexique un filtre longue durée. Il nous expose un constat accablant : les maladies issues d'une consommation d'eau malsaine constituent la deuxième cause de mortalité infantile au Mexique. Chez ces familles, les conséquences sont si graves que certains projets de recensement des populations évitent volontairement de compter les enfants de moins de cinq ans, dont la survie est moins certaine que dans les grandes villes. Gastrites, infections mais aussi dans les cas les plus graves choléra frappent encore aujourd'hui régulièrement les populations les plus pauvres du Mexique. L'accès à l'eau douce est donc un enjeu majeur de l'amélioration de leurs conditions de vie.

Fernando et son équipe ont conçu un filtre très simple d'utilisation pour permettre aux populations pauvres du Sud du pays de filtrer l'eau des puits et des rivières. Le filtre tient plusieurs années car son autonomie peut être de 10 000 litres d'eau... Pour une famille de cinq personnes buvant deux litres d'eau par jour, on porte la date de remplacement à trois ans. Fernando a déjà distribué 6 000 de ces outils efficaces et sans complexité pour leurs utilisateurs. Il est aujourd'hui parrainé par MakeSense qui l'aide à trouver des financements pour que son outil bénéficie à plus de personnes.

4/7 - Mexique : eau et santé dans les pays en développement
Fernando nous présente son projet

Une autre rencontre qui nous a marquée est celle de l'équipe de Gotas de Esperanza. Ces derniers ont conçu une machine capable de produire de l'eau potable à partir simplement de l'air et de l'humidité ambiante ! Les derniers prototypes permettaient de produire jusqu'à 5,000L d'eau par jour, même dans des zones arides. De quoi régler à la fois les problèmes d'accès et de qualité de l'eau douce de certains villages isolés !

Nous rencontrons de nombreux autres projets et entrepreneurs lors des événements auxquels nous participons. Il est souvent question de filtres, de modes d'assainissements de l'eau et de développement d'outils pour conserver l'eau qui se raréfie pendant la période sèche. Toujours, les entrepreneurs sont motivés par leur idée et l'environnement qui leur est fourni par MakeSense leur apporte conseil et support pour tenter de mener à bien leurs projets. Le foisonnement d'initiatives et de projets dont nous avons été témoin était en tout cas très beau à voir. Souhaitons bonne chance à tous ces entrepreneurs !

4/7 - Mexique : eau et santé dans les pays en développement
Rencontre avec d'autres jeunes intéressés par l'entrepreneuriat social lors des événements MakeSense

Nous concluons notre collaboration avec MakeSense par l'interview de Fernanda qui dirige le programme de parrainage baptisé Agua Urbana. Elle nous parle à son tour du poids fondamental de l'accès à une eau saine et potable pour les populations pauvres, qui subissent bien plus gravement que les autres les conséquences d'une consommation d'eau sale. Elle nous parle également du problème de sécheresse du Mexique, qui connait une hydrographie capricieuse. En effet, dans un contexte où les eaux souterraines de Mexico s'épuisent d'années en années, il est important d'appréhender de nouvelles façons d'accumuler des réserves d'eau. Les pluies sont rares à Mexico mais, parfois, celles-ci font rages et innondent des quartiers de la ville. Fernanda travaille donc avec un projet cherchant à optimiser la collecte de ces eaux abondantes via la construction de puits. Quelle n'est pas notre surprise alors d'entendre un projet se rapprochant de celui de Chloé, qui travaillait sur les gabions en Arizona ! Nous vous laissons profiter pleinement du résumé de l'interview.

Sous-titres disponibles

En attendant, Grégoire et moi nous préparons pour notre prochaine étape, la Colombie...

A très vite !

Antoine

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<![CDATA[L'étrange Noël au pays du dieu Chac]]>

Mais si Chac, on vous en a déjà parlé, souvenez-vous! C'est le dieu de la pluie pour les mayas. Avec sa hache de foudre, il frappe les nuages et déclenche le tonnerre et la pluie. C'est un dieu central de la mythologie maya et il est particulièrement reconnaissable grâce à

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https://aquamerica.fr/chac/97cf2014-ae2c-47db-8320-32c9e30cf42bThu, 24 Dec 2015 16:29:09 GMT

Mais si Chac, on vous en a déjà parlé, souvenez-vous! C'est le dieu de la pluie pour les mayas. Avec sa hache de foudre, il frappe les nuages et déclenche le tonnerre et la pluie. C'est un dieu central de la mythologie maya et il est particulièrement reconnaissable grâce à sa trompe. Bref depuis notre dernier article et notre retour à Mexico au début du mois Chac résume bien notre vie mexicaine : la découverte de la culture maya et la poursuite de notre étude sur l'eau douce dans la région. On ne vous cache pas que c'est un peu notre dieu chouchou. Mais ne vous inquiétez pas, durant notre aventure nous n'avons procédé à aucun sacrifice par noyade en son honneur comme il en était coutume chez les mayas pour faire venir la pluie ;-)

L'étrange Noël au pays du dieu Chac
Antoine pose devant des effigies du dieu Chac sur le site maya d'Uxmal

Entrepreneurs sociaux à Mexico

De retour à Mexico, nous reprenons contact avec MakeSense pour les aider dans leurs projets sur place. MakeSense est une communauté de personnes intéressées par l'entrepreneuriat social qui rassemble près de 30,000 personnes à travers le monde! Initialement lancée à Paris, MakeSense dispose aujourd'hui d'une antenne à Mexico pour aider justement les entrepreneurs qui travaillent sur la thématique de l'eau douce dans la capitale. Chaque année MakeSense Mexico choisit 6 projets répondant à une problématique précise de l'eau douce dans la ville (accès à l'eau, inondation, qualité de l'eau, fuites, etc). A la manière d'un incubateur, MakeSense accompagne ensuite chaque projet et les aide à se développer.

Notre première action pour MakeSense a été d'aider à l'organisation du SenseCamp les 4-5-6 décembre dernier. Un SenseCamp c'est une sorte de forum dédié à l'entrepreneuriat social pour mettre en relation toutes les personnes intéressées par le milieu. Par exemple on a croisé au cours du forum des entrepreneurs sociaux bien sûr, mais aussi des journalistes, des investisseurs, des conseillers mais aussi tout simplement des curieux qui voulaient en savoir plus. Le mélange de toutes ces personnes, principalement des jeunes de 20 à 30 ans, donne un cocktail assez génial, plein d'idéaux pour changer le monde mais également emprunt de la réalité business. C'était vraiment incroyable de croiser autant de monde déterminé à agir pour créer un monde meilleur, plus juste et plus respectueux de la planète, avec en plus des projets et des actions concrètes.

L'étrange Noël au pays du dieu Chac
Le Sense Camp, un forum dédié à l'entrepreneuriat social organisé par MakeSense

L'étrange Noël au pays du dieu Chac
Des ateliers sont organisés tout au long du week end pour en savoir plus sur l'entrepreneuriat social

On a continué notre travail avec MakeSense en participant au Demo Day le 9 décembre dernier. Comme je vous l'expliquais plus haut, MakeSense Mexico choisit chaque année dans le cadre de son programme Agua Urbana, six projets à accompagner pendant un an, de janvier à décembre. Lors du Demo Day chacun vient présenter l'état d'avancement du projet après un an d'incubation. On a ainsi eu l'occasion d'échanger avec les équipes des différents projets :

  • Conciencia Hídrica : évaluer la consommation en eau d'un bâtiment et repérer les endroits où des économies pourraient être faites

  • Gotas de Esperanza : créer de l'eau à partir simplement de l'air ambiant grâce à l'humidité naturelle qui y est présente

  • Recarga de Acuíferos : installer des dispositifs dans la ville de Mexico pour récupérer l'eau de pluie et recharger les aquifères souterrains qui s'épuisent

  • ResilienteMx une plateforme d'analyse des données historiques, géologiques et météorologiques pour analyser et prévoir les risques d'inondations, très forts dans la région

  • Tubepol : une technologie pour réparer à bas coût les problèmes de fuite dans les canalisations de la ville. Aujourd'hui près de 40% de l'eau de la ville de Mexico se perd dans les fuites

On aura l'occasion de vous parler plus longuement de tout ça dans notre article d'étude à paraître prochainement !

L'étrange Noël au pays du dieu Chac
Chaque projet présente son bilan de l'année d'incubation

L'étrange Noël au pays du dieu Chac
Rencontre avec les entrepreneurs des différents projets

Découverte de Mexico

Pour notre projet nous sommes donc restés près de 3 semaines à Mexico et nous avons eu l'occasion de bien découvrir la ville. Loin des clichés, nous n'avons pas du tout ressenti le sentiment d'insécurité d'une ville dominée par les narcotrafiquants. Au contraire la ville est super sympa, très vivante surtout! Il y a toujours de l'animation dans les rues avec des petits vendeurs de tacos qui font le bonheur des mexicains à tous les coins de rue. Les mexicains sont très accueillants et proposent assez naturellement de vous aider, de vous faire découvrir leur pays. Ils aiment s'amuser et faire la fête à grands coup de mezcal (l'alcool local, bien plus populaire que la tequila). Ils n'essayent pas de vous arnaquer juste parce que vous êtes un touriste comme c'est parfois le cas dans d'autres pays.

L'étrange Noël au pays du dieu Chac
Spinoza adore Mexico. Il découvre le foot, le vrai.

Quelques bémols tout de même, la ville est assez polluée et il y a comme un léger nuage permanent qui recouvre la ville (à un degré bien moindre que certaines villes asiatiques tout de même). Ensuite la ville est immense, avec ses 21 millions d'habitants Mexico est la 4e agglomération la plus peuplée au monde après Tokyo, Delhi et Shanghaï. La ville est donc traversée par de grandes autoroutes et en heure de pointe pour se rendre d'un quartier à l'autre vous pouvez mettre plusieurs heures. Enfin le dernier bémol que je mettrais c'est l'eau. L'eau du robinet n'est pas potable et on est obligé d'aller acheter ses propres bouteilles si l'on veut boire de l'eau.

Hébergés dans le quartier San Miguel de Chapultepec par un ami d'Hec, Guilhem, en stage à Mexico, nous profitons donc de la ville et de ses environs. Nous rencontrons d'autres étudiants français en échange ou en stage dans sa coloc la Casa Conexión. On reçoit la visite de Béatrice, une autre amie d'Hec qui étudie en ce moment à Washington. On en profite pour partir un week end en excursion dans la très jolie ville coloniale de Guanajuato. On va aussi visiter le célèbre site de Teotihuacan, à une heure de bus seulement de Mexico.

L'étrange Noël au pays du dieu Chac
Excursion à Guanajuato avec Guilhem et Béatrice

L'étrange Noël au pays du dieu Chac
Vue panoramique sur la ville coloniale de Guanajuato, au Nord de Mexico

L'étrange Noël au pays du dieu Chac
Passage par Teotihuacan et vue sur la grande pyramide du soleil

Yes you c(at)an

Pour parachever notre exploration du Mexique on décide de partir quelques jour dans la péninsule du Yucatán, la région la plus touristique du Mexique. Et pour cause elle recèle les plus beaux sites mayas du monde. Le site de Chichen Itza d'abord, avec sa grande pyramide emblématique et son terrain de "Juego de Pelota" parfaitement conservé. On visite aussi Tulum, un site qui a la particularité de surplomber la mer des Caraïbes ce qui donne une atmosphère vraiment particulière. Enfin notre préféré le site d'Uxmal, plus tranquille, mais avec une pyramide en parfait état qui s'élève au beau milieu de la jungle. On évite Cancun et on transite par la jolie ville de Mérida, autour de laquelle on trouve de nombreux cenotes, des grottes souterraines où l'on peut se baigner.

L'étrange Noël au pays du dieu Chac
La grande pyramide de Chichen Itza avec au premier plan une statue du dieu serpent Quetzalcoatl

L'étrange Noël au pays du dieu Chac
Le site ensoleillé de Tulum, au bord des Caraïbes

L'étrange Noël au pays du dieu Chac
Contemplatifs devant la grande pyramide tranquille d'Uxmal

L'étrange Noël au pays du dieu Chac
Antoine profite du cenote d'Hotum pour lui tout seul

Comme d'habitude on conclut notre article avec un jeu concours. Saurez-vous retrouver les deux iguanes cachés sur cette photo (Antoine ne compte pas) ? Envoyez vos réponses à contact@aquamerica.fr et le gagnant aura droit à une dédicace sur notre page Facebook.

L'étrange Noël au pays du dieu Chac
Où sont les deux iguanes sur cette photo??

On vous retrouve très vite pour de nouvelles aventures !

Prochaine étape pour nous la Colombie !!

A très vite,

Grégoire

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<![CDATA[¡ Misión México !]]>Bonjour à tous !

Nous vous avions quitté il y a presque trois semaines à Phoenix, en Arizona, où nous avons achevé notre road-trip américain pour nous envoler vers México et l’Amérique latine ! Mais avant de vous en dire plus sur notre découverte de ce nouveau pays, revenons quelques instants

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https://aquamerica.fr/mexico/df2f76a8-4bfa-4bdf-9320-7ec1adb817d9Sat, 05 Dec 2015 20:20:14 GMT

Bonjour à tous !

Nous vous avions quitté il y a presque trois semaines à Phoenix, en Arizona, où nous avons achevé notre road-trip américain pour nous envoler vers México et l’Amérique latine ! Mais avant de vous en dire plus sur notre découverte de ce nouveau pays, revenons quelques instants à nos derniers jours aux Etats-Unis.

Bye bye Kia Sedona

Les quatre jours que nous avions prévu de passer à Phoenix furent en effet plutôt bien remplis. L’enjeu principal pour nous était alors de vendre le carrosse qui nous avait porté sur plus de dix mille kilomètres au plus offrant, non sans une certaine tristesse. Notre première tentative chez un repreneur professionnel nous vaut un devis pour le moins décevant... Le salesman, Mick, pris de sympathie par notre récit, nous invite tout de même à dîner et nous conseille la revente à un particulier. Nous persévérons donc sur Craigslist, et c’est la veille de notre départ que nous sommes soulagés (mais émus…) de vendre la voiture en bonne et due forme à un prix raisonnable. Entre temps, nous retrouvons Sarah, une amie rencontrée dans le Minnesota au cours d’un voyage antérieur, qui nous propose de nous héberger plusieurs jours chez elle, avec cette gentillesse toujours aussi surprenante des personnes du Midwest américain.

¡ Misión México !
Sarah, une amie du Minnesota, nous accueille à Phoenix

¡ Misión México !
Good Bye Arizona !

¡ Hola México !

Le 16 novembre dernier, nous embarquons donc pour México débarrassés de notre matériel de camping, portant Spinoza, sage et enthousiaste, dans sa boîte. Une fois là bas, nous bénéficions une fois de plus de l’hospitalité généreuse d’un de nos camarades de promotion, Guilhem, en stage à Mexico depuis plusieurs mois. C’est l’occasion pour nous de découvrir la Roma, quartier charmant de la ville aux petites maisons cachées par de nombreux arbres. Nous prenons une semaine pour découvrir quelques quartiers de Mexico et passer du temps avec plusieurs amis qui y vivent. Claire et Diane nous font découvrir San Angel et Coyoacan, au sud de la ville, Guilhem nous emmène aux soirées de la Roma, où nous rencontrons quelques étudiants français et mexicains.

L’arrivée à Mexico et aussi pour nous l’occasion de rejoindre MakeSense, incubateur local soutenant des projets d’entrepreneuriat social axés sur les problématiques de gestion de l’eau douce. Après avoir partagé un verre de présentations en leur compagnie, nous sommes conviés à un après-midi de pitch de projets sociaux dans leurs bureaux. Nous entendons alors beaucoup parler des problèmes de pénurie mais aussi de manque de qualité de l’eau douce sur le territoire mexicain, qui entraînent parfois de graves problèmes de santé. Nous fixons de nouvelles rencontres pour le début du mois de décembre, nous vous en dirons beaucoup plus dans notre prochain article dédié à ce sujet.

¡ Misión México !
Rencontre dans les locaux de MakeSense avec des entrepreneurs sociaux travaillant à résoudre les problèmes d'eau douce au Mexique

Après cette semaine de changement de rythme et d’ambiance, nous décidons de partir explorer le sud du Mexique pour une dizaine de jours. Nous choisissons comme première étape la côte Pacifique et Puerto Escondido (3ème spot de surf mondial !) pour tenter de persévérer dans notre apprentissage du surf débuté à San Diego. Après deux leçons où nous parvenons, grâce à l’aide bienveillante de notre prof Nando, à nous mettre debout sur la planche, nous décidons de passer à la vitesse supérieure essayant de voler de nos propres ailes. Évidemment, l’expérience devient plus laborieuse, et quatre jours passés sur l’impressionante plage de Zicatela nous apprennent que ce sport est infiniment plus dur qu’il en a l’air.

¡ Misión México !
Prendre la vague : un timing compliqué

¡ Misión México !
Une eau chaude et limpide, idéale pour apprendre le surf!

¡ Misión México !
Coucher de soleil sur la plage de Zicatela

Sur les traces des conquistadors

Nous quittons ensuite l’Océan pour rejoindre le Chiapas, région la plus méridionale du Mexique, connue pour ses héritages mayas et coloniaux. La petite ville de San Cristóbal de La Casas nous frappe par son charme. De petites maisons aux couleurs vives s’étendent sur des collines situées à plus de deux mille mètres d’altitude. Après une visite des ruelles de la ville, nous nous échappons vers de petits villages qui la bordent. C’est l’occasion pour nous de vivre une nouvelle expérience ésotérique en contemplant les rituels que les locaux accomplissent dans des églises datant de l’époque des conquêtes espagnoles. Les indigènes mexicains furent en effet, pour certains, assez résistant à l’évangélisation. Les missionnaires firent donc des choix pour le moins pragmatiques, en consentant à un syncrétisme singulier dans leurs églises, pourtant catholiques.

¡ Misión México !
L'église bariolée de San Cristobal

¡ Misión México !
Et son marché tout aussi coloré!

Plusieurs siècles plus tard, nous assistons donc au sacrifice de poulets dans l’église de San Juan Chamula (à l’intérieur de laquelle les bancs sont absents, des centaines de de cierges sont collés sur un sol tapissé d’épines de pins et où, malheureusement, les photos sont interdites). Les poulets sont supposés absorber le mal des malades afin de les guérir. Ces derniers, ainsi que leur proches, boivent alors des boissons gazeuses dans le but de roter, le rot étant perçu comme une expulsion des maux. Nous sommes très surpris de voir que les bouteilles d’alcool traditionnel auparavant utilisées ont été remplacées par Fantas, Cocas et autres sodas plus efficaces (et plus familiaux) pour l’éructation. Enfin, de nombreux saints sont revêtus de fleurs et de colliers traditionnels, ceux-ci ayant pour beaucoup remplacés d’anciens dieux mayas. Cette forme de mélange pragmatique des croyances et des rituels ne nous laisse pas indifférent.

¡ Misión México !
L'église de San Juan Chamula, à l'intérieur de laquelle les photos sont interdites

Après cette expérience mystique, nous découvrons les paysages tropicaux du Chiapas. Nous traversons le vertigineux Canyon de Sumidero puis, sur notre route vers Palenque, autre ville de la région, nous nous rendons aux chutes d’Agua Azul. La jungle luxuriante est magnifique et sauvage, et c’est un tout nouveau genre de faune que nous rencontrons dans ces endroits. Les cris rauques des singes hurleurs s’entendent sur des kilomètres, les lémuriens sautent d’arbres en lianes pendant que les fourmis s’affairent sur le sol et que les moustiques s’agitent autour de nous. Cette végétation et la vie animale qui la complètent animent singulièrement les ruines mayas que nous visitons. Palenque d’abord, puis Yaxchilan, où des pyramides imposantes se dressent au milieu de cette forêt inhospitalière.

¡ Misión México !
Le canyon du Sumidero, emblème du Chiapas

¡ Misión México !
Les chutes du sapin de Noël dans le canyon

¡ Misión México !
Les chutes d'Agua Azul où nous avons pu nous baigner

En traversant ces différents sites archéologiques, nous en apprenons un peu sur ces civilisations précolombiennes et sur leurs cultes surprenants. Leur "juego de pelota", par exemple, symbolisait la lutte entre ombre et lumière en opposant deux équipes de joueurs autour d’une forme de foot dopé aux amphétamines. On devait passer un ballon à l’intérieur d’un mince anneau en bois situé en hauteur, à l’aide de ses pieds uniquement. Après ces parties parfois interminables, les gagnants avaient l’honneur d’être… décapités.

¡ Misión México !
Un terrain de "juego de la pelota" sur le site de Palenque

¡ Misión México !
Attention à ne pas glisser dans les escaliers des pyramides

¡ Misión México !
Le site maya de Yaxchilan, à la frontière du Guatemala

Grâce à l'excellent réseau des bus de nuits et des colectivos touristiques, nous parvenons à visiter ainsi de nombreux sites archéologiques et à rentrer le 3 décembre à Mexico, où nous recevons un accueil chaleureux de notre cher Spinoza que Guilhem avait eu la gentillesse de garder pendant notre excursion.

Pendant les prochaines semaines, nous allons travailler quelques jours avec MakeSense et continuer d’explorer ce beau pays. Nous vous en dirons plus dans notre article à venir sur les modes de distribution de l’eau au Mexique et ses enjeux.

Et pour conclure notre jeu concours de la semaine... combien de singes hurleurs pouvez vous repérer sur cette photo ?

¡ Misión México !
Combien de singes hurleurs sur cette photo?

Envoyez nous vos réponses à contact@aquamerica.fr et le gagnant aura droit à sa dédicace sur notre page Facebook ;)

Un grand merci pour votre lecture !!

¡ Hasta luego !

Antoine

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<![CDATA[3/7 - Sud-Ouest américain : sécheresse et populations]]>Bonjour à tous !

Dans notre dernier article, publié dans le Montana, nous vous avions parlé des enjeux de la gestion de l’eau douce dans les espaces agricoles à faible densité de population. Aujourd’hui, après avoir repris la route, traversé le Wyoming, l’Idaho, l’Utah, le Nevada, la

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https://aquamerica.fr/sud-ouest-americain-secheresse-et-populations/5711dbdd-2422-4ac1-a62e-dde28c9dccbcSat, 14 Nov 2015 20:21:48 GMT

Bonjour à tous !

Dans notre dernier article, publié dans le Montana, nous vous avions parlé des enjeux de la gestion de l’eau douce dans les espaces agricoles à faible densité de population. Aujourd’hui, après avoir repris la route, traversé le Wyoming, l’Idaho, l’Utah, le Nevada, la Californie et l’Arizona, et en nous étant ainsi rapproché de jour en jour des zones plus arides du continent, nous souhaitons vous parler des enjeux de la répartition de l’eau douce dans des espaces où celle-ci doit sustenter des populations nettement plus denses (92 habitants/kilomètre carré en Californie) et où les pluies se raréfient d’année en année.

3/7 - Sud-Ouest américain : sécheresse et populations
Comment subvenir aux besoins en eau des villes immenses comme Los Angeles et ses 17 millions d'habitants ?

En quittant les plaines agricoles de l’Idaho, nous entrons dans le “Grand bassin” des Etats-unis, une zone d’aridité recouvrant le Nevada, le Sud de la Californie et l’Ouest de l’Utah, prolongé au sud par le désert de Sonora, qui s’étend jusqu’au Mexique. Les précipitations y sont très rares, les sols secs et la végétation parsemée. Ce sont des paysages désertiques qui nous entourent jusqu’à notre traversée de la Sierra Nevada. Beaucoup de rivières et de lacs n’apparaissent dans ces endroits que de manière éphémère, à l’occasion d’épisodes pluvieux ponctuels. Particulièrement marqué par cette hydrologie, le Nevada est l’Etat le plus sec des Etats-Unis, avec des précipitations de 104mm par an en moyenne. Il lui faut cependant d’importantes ressources en eau pour soutenir son économie: les loisirs et le tourisme, incarnés par les villes de Reno, Carson City mais surtout de Las Vegas (qui accueille près de 40 millions de visiteurs par an) représentent en effet la principale source de revenu de l’Etat. L’usage industriel de l’eau dans le cadre de l’exploitation des mines d’or (le Nevada est le 4e producteur d’or mondial) augmente également la situation de stress hydrique que connaît l’Etat depuis plusieurs années.

3/7 - Sud-Ouest américain : sécheresse et populations
Autour de Las Vegas c'est la Vallée de la Mort et le désert sec

3/7 - Sud-Ouest américain : sécheresse et populations
L'hôtel du Bellagio propose un fameux show aquatique... en plein milieu du désert!

Pour subvenir aux besoins en eau de la région, la technique la plus répandue est la construction de bassins artificiels et de systèmes permettant leur pompage. Deux des plus connus d’entre eux, le lac Powell et le lac Mead, retiennent à deux endroits différents les eaux du Colorado afin de permettre leur répartition entre les Etats avoisinants. Grégoire et moi rencontrons sur notre route de nombreux autres bassins de toute taille. En roulant le long de la Sierra Nevada, plusieurs jalonnent les flancs des montagnes. L’immense lac Folsom longe la ville de Sacramento. Dans tous les cas, ces réservoirs atteignent en ce moment des niveaux critiques. La sécheresse devient palpable en Californie quand nous constatons que les panneaux autoroutiers encourageant les conducteurs à une utilisation responsable de l’eau se multiplient. Problème: L’attachement local à un certain confort (piscines, pelouses verdoyantes et golfs au milieu du désert) mais surtout l’importante activité agricole de la Californie, où les ranchs bovins de la Sierra Nevada, les vergers de Salinas et les vignes de la vallée de Napa représentent une importante manne économique, condamnent l’Etat à des tensions vives entre secteurs d’activité et entre différents comtés.

3/7 - Sud-Ouest américain : sécheresse et populations
Le lac Mead est un réservoir d'eau pour plusieurs Etats américains, mais 20 à 30% de l'eau retenue disparaît par simple évaporation au soleil

3/7 - Sud-Ouest américain : sécheresse et populations
Le Glen Canyon Dam retient l'eau du Lac Powell

C’est dans ce contexte que nous rencontrons Chloé Fandel, doctorante en hydrologie à l’Université de Tucson, Arizona. Celle-ci travaille depuis quelques années sur les problématiques de conservation de l’eau dans ces états, et tente de développer des recherches sur l’utilisation et l’efficacité de bassins aqueux de petite taille appelés gabions. Pour elle, les problèmes liés à la présence de grands réservoirs sont nombreux. D’abord, une évaporation importante les affecte pendants les longs mois d’été, causant des pertes considérables de la ressource. Mais la qualité de l’eau est aussi affectée par le type de sol qui tapisse ces bassins. En particulier, les eaux qui alimentent Tucson et Phoenix parcourent depuis le Lac Mead, situé dans le Nevada, plusieurs centaines de kilomètres dans un canal d’une dizaine de mètres de large que nous avons pu voir du bord de la route. 50% de l’eau de Tucson provient de celui-ci, mais cette eau est souvent trop salée pour une consommation saine. De plus, le niveau du lac Mead descend année après année, car les Etats pouvant disposer de ses réserves ont légalement la possibilité d’en tirer une quantité annuelle fixe, souvent supérieure aux apports du lac.

3/7 - Sud-Ouest américain : sécheresse et populations
Le Central Arizona Project est un canal qui s'étend sur 500 kms au milieu du désert pour apporter l'eau du Lac Mead aux villes de Phoenix et de Tucson

3/7 - Sud-Ouest américain : sécheresse et populations
Une des stations de pompage du canal, très gourmande en énergie

Chloé nous explique que la juridiction locale est très compliquée et empêche des prises de mesure à l’échelle fédérale, ce qui entraîne un statu quo aux issues incertaines, les projections les plus pessimistes prévoyant un assèchement de la réserve à l’horizon 2025. Toutefois, elle nous prévient que des mesures locales existent, et qu’une partie de la population n’hésite pas à agir face au défi posé. Les jardins de cactus remplacent peu à peu la mode du gazon vert en Californie et en Arizona, et la ville de Tucson impose à présent à ses golfs l’utilisation exclusive d’eaux usagées pour l’irrigation des terrains. Après nous avoir montré le canal d’approvisionnement en eau de Tucson, traversant les plaines de cactus, Chloé nous fait découvrir une immense mine de cuivre qui s’étend au sud de la ville. C’est une nouvelle fois l’occasion pour elle de nous parler de l’importance des choix individuels dans la préservation de cette ressource. Si les obstacles politiques et juridiques sont nombreux pour l’établissement d’un mode de gestion durable de l’eau douce, des actions à petite échelle sont à la portée de tous: renouveler moins fréquemment les téléphones portables, très demandeurs en terme de minerais, baisser sensiblement sa consommation de viande, éviter l’achat systématique de textiles cotonneux, choisir des loisirs plus durables que le golf en Arizona. Les choix sont simples et il ne faut pas sous-estimer leur influence.

3/7 - Sud-Ouest américain : sécheresse et populations
Un de nombreux panneaux autoroutiers californiens pour sensibiliser la population aux enjeux hydrologiques

L’objet de ses recherches porte directement sur une utilisation plus intelligente de la ressource. Il s’agit pour elle de cibler les rivières et lacs dits “éphémères” dont je parlais plus tôt dans l’article. L’Arizona possède un climat à large dominante aride, mais quelques fois par an, au moment de la mousson, des précipitations importantes affectent la région. A cette occasion, les eaux dévalent rapidement les terrains et peinent à infiltrer prondément les sols. Le but de Chloé est donc d’élaborer de petits barrages sur ces rivières éphèmères afin de ralentir leur cours, d’humidifier plus durablement les sols et d’en faire des réserves naturelles pour cette eau de pluie. A l’aide de capteurs et de photographies, Chloé tente de déterminer l’utilité de tels barrages. Bonne chance à elle pour son doctorat !

3/7 - Sud-Ouest américain : sécheresse et populations
Le gabion est sensé retenir l'eau des crues pour permettre une meilleure infiltration du sol

Une initiative comparable a également retenu notre attention au cours de notre passage en Californie, au moment de rencontrer une start-up locale. C'est à San Diego que nous rencontrons Chiara Dorigo qui, avec son père, travaille depuis quelques années à l’élaboration d’un mécanisme de recyclage des eaux usées. Comme Chloé, celle-ci nous fait part des problèmes de gaspillage qui entourent la question de l’eau en Californie, nous expliquant que plus de la moitié de l’usage des eaux domestiques dans les foyers est destinée à l’irrigation des jardins. Son système en développement, du nom de Greyble, vise à redistribuer les eaux des douches et éviers dans les sols via un réseau d’irrigation sous-terrain. Cette technique a le double mérite de réutiliser des eaux propres à l’irrigation mais impropres à la consommation, mais aussi d’éviter l’évaporation forte qui affecte les systèmse d’irrigation classiques. Son but à long-terme est de permettre des économies en eau de 20 à 30% par foyer.

3/7 - Sud-Ouest américain : sécheresse et populations
Le dispositif imaginé par la start-up Greyble pour réutiliser l'eau usagée des maisons californiennes

Un constat notable est à faire à l’issue de ces rencontres: la sécheresse est un défi important pour les populations de l’Ouest américain et, dans le cas de la gestion de l’eau douce, celle-ci possède les moyens financiers pour élaborer des infrastructures et des systèmes permettant l’optimisation de son utilisation. Canals, réseaux de recyclage, barrages et réservoirs géants, détournements de fleuves… Qu’en est-il des régions où ces moyens viennent à manquer ?

Le mois prochain, nous vous parlerons donc de la gestion de l’eau dans un pays en développement, le Mexique. Un important sujet de questionnement sera celui du fleuve Colorado car, à quelques centaines de kilomètres de Phoenix, celui-ci passe la frontière en ayant été diminué d’une large majorité de son débit par les grandes villes de l’Ouest Américain.

3/7 - Sud-Ouest américain : sécheresse et populations
Le Colorado à la sortie du Lac Powell

Nous vous en dirons plus une fois la frontière passée !

En bonus une vidéo de notre passage dans le Sud-Ouest américain et des extraits de notre interview avec Chloé Fandel

Sous-titres disponibles

Merci pour votre attention et à très bientôt !

Antoine

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<![CDATA[South by South West : à l'assaut de la Californie et fin du road trip !]]>

Ca y est nous avons atteint la ville de Phoenix en Arizona, ultime étape de notre road trip en Amérique du Nord !! Le premier sentiment qui domine c'est la fierté d'avoir accompli l'objectif qu'on s'était fixé ! Partis d'Alaska le 25 août dernier, on aura réussi à y acheter une voiture

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https://aquamerica.fr/south-by-south-west/f1aca1a7-e18e-4cbf-bde7-43e13891d37cFri, 13 Nov 2015 06:25:00 GMT

Ca y est nous avons atteint la ville de Phoenix en Arizona, ultime étape de notre road trip en Amérique du Nord !! Le premier sentiment qui domine c'est la fierté d'avoir accompli l'objectif qu'on s'était fixé ! Partis d'Alaska le 25 août dernier, on aura réussi à y acheter une voiture et à conduire sur plus de 15,000 kms (presque) sans encombre jusqu'ici ! Des forêts enneigées de bouleaux et de sapins du Grand Nord, aux déserts de cactus du Sud Ouest des US on a encore du mal à réaliser le chemin parcouru. Mais revenons là où on vous avait laissé il y a 3 semaines : à l'entrée de Las Vegas !

South by South West : à l'assaut de la Californie et fin du road trip !
Le récapitulatif de notre itinéraire à travers l'Amérique du Nord

Las Vegas, une ville au milieu du désert

Disons le tout de suite, malgré l'aberration écologique qu'elle représente, il faut reconnaître que la ville vaut le détour. Les différents hôtels et casinos de la ville ont chacun choisi un thème autour duquel développer leur image, et en général ils ne font pas les choses à moitié. Vous pouvez donc en quelques pas vous retrouver plongé dans l'univers de la Rome Antique dans le Caesar Palace, puis traverser la route pour découvrir l'ambiance égyptienne du Luxor avant de vous rendre au coeur de New York dans le New York New York. Personnellement j'ai beaucoup aimé le parcours en gondole à l'intérieur du Venezia, le show des fontaines du Bellagio et me balader sous la Tour Eiffel devant le Paris. L'ensemble de ces casinos à thème côte à côte donne véritablement l'impression de se balader dans un parc d'attraction pour adulte. Enfin bon n'ayant pas vraiment d'argent à dépenser dans les casinos de la ville on en a tout de même vite fait le tour et on est content de reprendre la route au bout de 2 jours.

Malgré le divertissement qu'ils procurent les casinos, les hôtels, les piscines et autres fontaines nous laissent un arrière goût amer. Immédiatement après avoir quitté Las Vegas on retombe dans le désert et on se repose la question de l'emplacement de cette ville à un tel endroit. On aura l'occasion de revenir sur la question dans notre prochain article d'étude de l'eau douce à paraître prochainement.

South by South West : à l'assaut de la Californie et fin du road trip !
Paris by Night in Las Vegas

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Les fontaines du Bellagio, un show aquatique... en plein milieu du désert!

California Dreamin

Nous laissons Las Vegas et le Nevada derrière nous et nous entrons enfin en Californie ! Mais pour notre entrée une épreuve terrible nous attend : traverser la Vallée de la Mort ! La Vallée porte bien son nom. Même fin octobre il y règne une chaleur étouffante et on ne peut qu'imaginer la détresse des premiers pionniers américains à l'avoir traversée. Pas sûr qu'à l'époque la climatisation existait sur les chevaux...

South by South West : à l'assaut de la Californie et fin du road trip !
Le soleil tape fort sur Death Valley, même en octobre

Au bout de la vallée nous attendent les montagnes de la Sierra Nevada. On continue notre tour de l'Etat par un passage à Mono Lake, superbe lac qui avait inspiré les Pink Floyd pour une couverture d'album en leur temps. Antoine, grand fan du groupe, est en transe :) Puis on enchaîne avec le fameux Parc de Yosemite. Encore une fois la réputation du Parc est à la hauteur des paysages que nous voyons. Les immenses blocs rocheux qui nous surplombent se découpent avec netteté sur l'horizon. Le temps est au beau fixe et on en profite pour camper dans le Parc et faire une belle rando

South by South West : à l'assaut de la Californie et fin du road trip !
Antoine rend hommage aux Pink Floyd à Mono Lake

South by South West : à l'assaut de la Californie et fin du road trip !
Les blocs rocheux caractéristiques de Yosemite

South by South West : à l'assaut de la Californie et fin du road trip !
Rando jusqu'à Nevada Fall

Going to San Francisco

Puis après un court passage à Sacramento où nous bénéficions de l'hospitalité de Phil & Camille nous arrivons enfin à San Francisco. Nous entrons dans la ville par le Golden Gate et allons rejoindre directement Nicolas, un ami d'Hec qui nous héberge généreusement le temps de notre séjour. Nicolas faisait de l'impro avec moi à Hec et est actuellement en stage à San Francisco et c'est un plaisir de le retrouver à l'autre bout du monde :) Nicolas est la première personne "connue" que nous retrouvons sur notre chemin depuis notre départ et San Francisco sera d'ailleurs l'occasion de retrouver plein d'amis que nous avions laissé en France. Je retrouve ainsi Constance, une amie de Grandchamp, Marina et Hélène deux amies d'hec en stage à SF, Svenia et Audrey, deux autres amies d'Hec qui ont aussi pris une deuxième année de césure pour partir explorer le monde. Antoine qui a passé 3 mois dans la ville au début de l'année retrouve aussi ses amis et ses anciens collègues, ainsi que les lieux qu'il aimait fréquenter durant son séjour ici...

Bref on passe 5 jours incroyables entre visites de la ville, retrouvailles et soirées entre amis. On profite notamment d'Halloween aux US, avec des gens déguisés partout dans la ville. L'ambiance est super sympa et ça nous change un peu de ce qu'on avait vécu jusque là.

South by South West : à l'assaut de la Californie et fin du road trip !
Le fameux Golden Gate

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Avec Constance, vue sur la baie de San Francisco depuis l'île d'Alcatraz

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On ressort nos tenues de cowboy pour Halloween

On our way to LA

La suite du programme n'est pas moins excitante! On prend la fameuse "Pacific Highway" pour longer la côte californienne jusqu'à Los Angeles. Huit heures de route séparent les deux villes en suivant la côte mais cela vaut le détour! Les plages plus belles les unes que les autres se succèdent à chaque virage et on a même la chance de croiser un immense troupeau d'éléphants de mer sur l'une d'entre elles !

South by South West : à l'assaut de la Californie et fin du road trip !
A Pebble Beach, sur la côte californienne, on emmène Spinoza voir la mer pour la première fois

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Probablement une des plus belles routes de notre road trip

South by South West : à l'assaut de la Californie et fin du road trip !
Une plage envahie par les éléphants de mer !

On arrive finalement à Los Angeles où c'est une autre amie d'Hec qui nous accueille : Marine, en échange à l'université de USC. On passe 3 jours dans la ville, on découvre entre autres Hollywood, le parc Griffith et Venice Beach. Si on est très vite séduit par le climat et l'ambiance de la ville, on est aussi sidéré par son immensité. De nombreuses autoroutes traversent la cité et il faut en moyenne 40 minutes pour se rendre d'un point à l'autre de la ville... Pas évident d'y vivre au quotidien surtout si on n'a pas de voiture.

South by South West : à l'assaut de la Californie et fin du road trip !
Avec Marine sur Venice Beach

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LA, une ville qui s'étend à perte de vue

Surfin USA

On continue et on termine notre exploration de la Californie par un passage à San Diego où je retrouve un bon ami... d'Hec encore une fois :) Cette fois-ci c'est David qui nous accueille chez lui. David est un étudiant américain qui était en échange sur le campus il y a 2 ans. David aime le foot, est chef scout aux US et faisait de l'impro avec moi... avec autant de passions communes on ne pouvait que bien s'entendre et je suis super heureux de pouvoir lui rendre visite chez lui. D'autant plus qu'il nous a prévu un programme aux petits oignons pour nous faire découvrir sa région : balade à vélo autour de Mission Bay, foot sur Moon Beach au soleil couchant et... initiation au surf !! C'est une grande première pour moi et j'adore l'expérience. En plus les conditions sont idéales, il fait beau, les vagues ne sont pas trop grosses si bien qu'on arrive tous les deux à se mettre régulièrement debout sur la planche pour prendre les vagues.

South by South West : à l'assaut de la Californie et fin du road trip !
Retrouvailles avec David sur les plages de San Diego

South by South West : à l'assaut de la Californie et fin du road trip !
Séance d'initiation au surf !!

La fin du road trip

On quitte donc la Californie après San Diego. La région nous aura laissé un super souvenir. En tout cas c'est sûr que c'est une région où il fait bon vivre : on se promène encore en short et en Tshirt et on peut aller se baigner à la plage encore au mois de Novembre.

Il ne nous reste plus que deux étapes sur notre trajet. Nous nous rendons d'abord à Tucson en Arizona où nous rencontrons Chloé, une franco-américaine d'origine niçoise qui étudie les questions de l'eau dans la région. On vous en reparlera très bientôt. Chloé nous fait également découvrir la région avec notamment de magnifiques "forêts" de cactus. Et enfin Phoenix d'où nous vous écrivons cet article. On reste dans la ville jusqu'à lundi le temps de revendre notre voiture et de préparer nos articles et vidéo d'étude sur l'eau.

South by South West : à l'assaut de la Californie et fin du road trip !
Les cactus recouvrent certaines parties de l'Arizona

Le road trip se termine donc; mais le voyage continue ! A partir de lundi nous serons à Mexico pour de nouvelles aventures :) :)

Allez vous avez tenu la lecture jusque là sans que je vous parle de Spinoza. Rassurez vous il est en pleine forme ! On vous laisse en juger par les photos et il est au centre du jeu de cette semaine. Spinoza a maintenant deux mois, mais à votre avis combien pèse-t-il ?
Indice : il a été nourri au lait pour bébé bison depuis que nous l'avons recueilli...

South by South West : à l'assaut de la Californie et fin du road trip !
Rassurez vous Spinoza est en pleine forme

South by South West : à l'assaut de la Californie et fin du road trip !
A votre avis combien pèse ce chaton de deux mois ?

Comme d'habitude envoyez vos réponses à contact@aquamerica.fr et tentez de gagner une dédicace sur notre page Facebook :)

Merci à tous de nous avoir lu jusque là, je vous dis à très vite !

Grégoire

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<![CDATA[Montana/Utah : pour quelques kilomètres de plus]]>Bonjour à tous !

Plusieurs semaines se sont déjà écoulées depuis les dernières lignes de notre journal de bord, écrites dans notre ranch à bisons du Montana et avec 2,000 kilomètres parcourus entre temps, il est venu le temps de vous donner quelques nouvelles !

Suite et fin de l'épisode western
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https://aquamerica.fr/pour-quelques-km-de-plus/1c52c195-b71c-43d9-95ed-a32850523101Fri, 23 Oct 2015 23:38:19 GMT

Bonjour à tous !

Plusieurs semaines se sont déjà écoulées depuis les dernières lignes de notre journal de bord, écrites dans notre ranch à bisons du Montana et avec 2,000 kilomètres parcourus entre temps, il est venu le temps de vous donner quelques nouvelles !

Suite et fin de l'épisode western

Nous avons donc continué à travailler dans le ranch pour deux semaines supplémentaires. A raison de six heures quotidiennes de rehaussage de barrière, l'équipe Aquamerica a finit par développer une productivité hors norme pour la tâche: à notre départ, plus de 5 miles de clôtures sont réparées ! Heureusement, nous pouvons profiter en toute liberté du reste de notre temps. J'essaie tant bien que mal d'améliorer mon niveau de cheval afin de pouvoir suivre Julia, notre co-woofeuse, sur les collines qui surplombent le ranch pendant que Grégoire s'adonne à l'éducation du petit nouveau de l'équipe, qui grandit à vue d'oeil.

Nous profitons en particulier d'un weekend pour visiter Yellowstone. Le parc n'est situé qu'à deux heures de voiture de la ferme et, pour la première fois, notre "soccer mom van" (comprendre "Van destiné au transport d'équipes de foot benjamines par des mères dévouées") transporte deux nouveaux passagers !

Montana/Utah : pour quelques kilomètres de plus
Grégoire et Julia devant les geysers de Yellowstone

Montana/Utah : pour quelques kilomètres de plus
Deux nouveaux passagers

Montana/Utah : pour quelques kilomètres de plus
C'est comme ça qu'on fait des ricochets sur la Yellowstone River

La singularité des paysages, marqués par la présence d'immenses champs de geysers, nous époustoufle. En passant la nuit dans le village frontalier du parc, nous disposons de suffisamment de temps pour en faire le tour complet, et être témoin de l'explosion du Old Faithful, plus gros geyser du parc ! Les bisons (sauvages, cette fois !) et les wapitis sont nombreux au rendez-vous, et nous sommes gratifiés de deux journées magnifiques. Emerveillés par ces deux belles journées, nous rentrons au ranch.

Montana/Utah : pour quelques kilomètres de plus
Le Old Faithful en action

Après quelques jours de rehaussage de clôture supplémentaires, de ballades et de soirées sous les étoiles du Montana, nous devons cependant reprendre la route. Nous faisons nos adieux au petit monde de la ferme: Julia, Dennis, le ranchman pour qui nous travaillions, et à la famille du ranch composée de Taunia, Chris, Hayden, Theanna, Basil et Jon. Un peu attristés par ce départ mais enthousiastes face au tour du Far West qui nous attend, nous quittons Melville le vendredi 16 octobre.

Montana/Utah : pour quelques kilomètres de plus
Bye-bye Montana, avec de gauche à droite Antoine, Dennis, Theanna, Grégoire, Julia et les deux chatons abandonnés

I’m on the road, again

Nous décidons de traverser à nouveau Yellowstone afin de rejoindre un second grand parc du Wyoming, Grand Teton, et il nous faut renouer rapidement avec nos vieilles habitudes campeuses. Un bon mois a passé depuis notre dernière nuit dehors, et c'est donc une soirée bien fraîche qui nous attend à Yellowstone. Nous décidons de faire un arrêt à la Morning Glory Pool, attraction importante du parc qui nous avait échappé lors de notre première visite. Nous rencontrons alors un couple philippins et leurs deux amies mexicaines qui nous surprennent par leur amicalité et qui nous prodiguent de nombreux conseils pour notre arrivée au Mexique. Cette rencontre amusante nous réchauffe un peu le cœur et chasse le petit blues qui planait depuis notre départ du Montana.

Montana/Utah : pour quelques kilomètres de plus
Les couleurs vives de la Morning Glory Pool

Montana/Utah : pour quelques kilomètres de plus
Une rencontre surprenante

Nous nous réveillons à l'aube le lendemain dans le but patriote de pouvoir assister au match France-All Blacks après notre visite de Grand Teton. La traversée de ce second parc du Wyoming offre des paysages extraordinaires: deux pointes blanches surplombent le lac Jackson sous un ciel bleu. Spinoza lui-même ne reste pas indifférent devant ce spectacle de la nature.

Montana/Utah : pour quelques kilomètres de plus
Grand Teton National Park

Une fois Jackson Hole, la ville centrale de Grand Teton, traversée, nous nous ruons vers Idaho Falls où le frère d'un ami d'HEC, Charles Jouglard, nous a généreusement proposé de regarder le match en sa compagnie et celle de son colocataire, Charles, français lui aussi. L'équipe de France, ce jour là, n'est malheureusement pas à la hauteur des paysages de l'Ouest, et c'est avec une petite déception au ventre que nous reprenons la route vers le Sud.

Le lendemain un ami rencontré à San Francisco, Trevor, nous acceuille pour la nuit à Salt Lake City, capitale des mormons mais surtout, ancienne ville olympique. Trevor nous emmène faire un tour dans les hauteurs de la ville, qu'il affectionne et nous visitons Park City où, souvenez vous, le suisse Simon Amman avait remporté le doublé Petit tremplin-Grand tremplin aux Jeux Olympiques d'hiver de 2002... Malgré le rapport restrictifs des mormons à l'alcool, nous pouvons y faire une degustation de whisky avant de rentrer vers la colocation de Trevor, où une soirée barbecue se prépare.

Montana/Utah : pour quelques kilomètres de plus
Trevor et Antoine sur les hauteurs de la ville

Des hauts et des bas

Quelques ennuis surviennent le jour suivant. La Kia Sedona qui jusqu'à présent se comportait en fidèle destrier, connaît son premier problème mécanique. La roue avant droite fume et tremble après une heure de route. Par chance, nous trouvons rapidement un mécanicien qui remplace le bloc roue et les deux freins avant. Trois heures plus tard, nous roulons vers Canyonlands, et découvrons les reliefs désertiques du sud de l'Utah. Les campings sont malheureusement pleins et l'orage tonne, nous devons donc nous résoudre à dormir dans la voiture.

Montana/Utah : pour quelques kilomètres de plus
Une nuit un peu à l'étroit...

Montana/Utah : pour quelques kilomètres de plus
...mais réveil avec vue sur Canyonlands!

Nous passons les deux jours suivant à rouler le long de la frontière entre l'Arizona et l'Utah. Les formations rocheuses des parcs Arches, de Monument Valley et des nombreux autres canyons qui peuplent l'horizon rendent la route somptueuse, et les six heures de routes quotidiennes forment un plaisir continu.

Nous arrivons donc au parc de Grand Canyon mercredi, seulement cinq jours après avoir quitté le ranch ! Les nuages un peu nombreux se lèvent quelques instant afin que nous puissions mesurer la vastitude de ce spectacle unique, puis retombent. Nous rencontrons alors un couple de jeunes français, Estelle et Kevin, qui ont eux aussi décidé de partir quelques mois à l'aventure dans l'Ouest américain. Nous partageons le repas et quelques histoires avec eux avant de repartir.

Montana/Utah : pour quelques kilomètres de plus
A Arches National Park, Spinoza crée le happening

Montana/Utah : pour quelques kilomètres de plus
Pique-nique à Monument Valley

Montana/Utah : pour quelques kilomètres de plus
Eclaircie attendue au Grand Canyon

C'est alors que d'autres ennuis arrivent, beaucoup plus graves cette fois. Spinoza, qui semblait en parfaite forme une heure auparavant, faiblit a vue d'oeil. Grâce aux conseils de Taunia, nous savons que des crises d'hypoglycémie soudaines peuvent survenir chez les jeunes chatons, et qu'il est alors important d'agir vite. Grégoire s'efforce de le nourrir pendant que je lance la voiture vers la ville la plus proche, mais le chaton répond de moins en moins et ses mouvements se raréfient. Grégoire bataille pour le garder éveillé et lui badigeonne les babines de sirop de maïs, afin de le garder en vie. Après deux heures de voiture, nous atteignons Saint George et sa clinique vétérinaire. Après quelques manipulations, le docteur nous annonce le pire, craignant un typhus félin. Le premier test donne pourtant un résultat négatif et, même si les soupçons demeurent pour le vétérinaire, décidément attaché à son intuition, il injecte du glucose et des antibiotiques sous sa peau. La soirée est difficile, car en ramenant le chaton au motel que nous avons réservé, celui ci ne bouge plus et respire à peine. Nous le gardons au chaud et lui parlons mais rien n'y fait, cinq heures durant, il reste amorphe, sans réaction.

C'est avec une joie sans précédent que Grégoire constate à deux heures du matin que le chat se bat, miaule enfin, se réveille et commence même à marcher ! Nous le nourrissons à nouveau, et lui laissons du repos jusqu'au lendemain matin, un soulagement infini sur le coeur. Il lui faut alors une bonne journée de plus pour se remettre et, dans les premieres heures, il semble paniqué et ne ferme pas l'oeil du trajet qui nous sépare de notre prochaine étape, Las Vegas. Nous le surveillons avec assiduité pendant les premières heures de routes à travers le désert ensoleillé du Nevada mais, heureusement, une fois arrivés, celui-ci se calme enfin et retrouve son comportement normal.

Montana/Utah : pour quelques kilomètres de plus
Avec l'arrivée dans le Nevada, c'est le désert sec qui apparaît

Montana/Utah : pour quelques kilomètres de plus
Tout va mieux pour le chaton

C'est donc avec beaucoup de baume au coeur que j'écris ces lignes. Quelle meilleure ville que Las Vegas pour célébrer la survie d'un chaton :) ?

Comme d'habitude on vous laisse sur un petit jeu. Notre voiture avait 144,940 miles au compteur lorsqu'on l'a achetée... à votre avis combien en a-t-elle maintenant ?

Montana/Utah : pour quelques kilomètres de plus
Combien de miles la voiture affiche-t-elle au compteur?

Celui ou celle qui s'approchera le plus de la bonne réponse aura droit à une dédicace sur notre page Facebook :) Pour répondre une seule adresse : contact@aquamerica.fr

Merci à tous pour votre lecture ! A très bientôt !

Antoine

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